Le yuan, une devise gagnante pour investisseur patient
L’accès au marché chinois est restreint. Des fonds d’investissement permettent une exposition indirecte.

L’annonce le 13 avril dernier par la Banque populaire de Chine qu’elle laisserait désormais davantage fluctuer sa monnaie a été généralement perçue positivement par les observateurs. Depuis juin 2010, la marge était de plus ou moins 0,5% par rapport au dollar. Elle passe à plus ou moins 1%. La valeur du renminbi – le nom officiel du yuan – est déterminée par la Banque centrale, qui fixe son taux quotidiennement, et non selon la loi de l’offre et de la demande comme c’est le cas pour les principales devises. Cette fluctuation plus élastique devrait contribuer à la libéralisation du renminbi d’ici au milieu de la décennie, telle que promis par les instances chinoises. «La Chine fonctionne selon des plans quinquennaux. Le douzième plan prend fin en 2015. Nous aurons certainement une réponse quant au degré de libéralisation du marché au moment de la présentation du treizième plan», confirme Xueming Song, gérant de portefeuille chez DWS à Francfort. Si l’économie chinoise devait dominer le monde aux alentours de 2020, on le voit, les échéances de libéralisation demeurent lointaines. Reste qu’il est d’ores et déjà possible de parier sur la devise chinoise, notamment à travers les marchés offshore basés à Hongkong. «Le marché onshore chinois est fermé aux investisseurs étrangers, hormis certains fonds de placement et quelques quotas négociés. Tout se passe sur le segment CNH (code du marché offshore pour le renminbi à Hongkong, ndlr) que le gouvernement chinois a officiellement reconnu et intégré depuis la fin de 2011», souligne Xueming Song qui gère un fonds de 150 millions d’euros sur ce marché. Preuve de cette reconnaissance, le Ministère des finances a lancé cinq séries d’obligations gouvernementales sur ce marché pour un total d’environ 40 milliards de renminbis. Le gouvernement admet d’ailleurs officieusement se servir de ce marché pour tester l’idée d’une libéralisation totale. Et la réponse des sociétés chinoises ne s’est pas fait attendre: en seize mois, le volume du marché offshore chinois a quadruplé pour s’établir à quelque 250 milliards de renminbis. Les entreprises chinoises trouvent sur ce marché des sources de financement alternatives alors que le crédit est très contrôlé sur le territoire chinois. Privilégier le long terme
Ce marché offre tous les produits habituels, comme les produits structurés (cotés ou OTC), les obligations, les actions, des fonds de placement, ou encore des produits dérivés (forward), autant de produits qui sont disponibles pour les clients suisses, notamment. «Tous les instruments sont disponibles pour acquérir une exposition à la devise chinoise depuis Hongkong. Et nous constatons une forte demande pour des ouvertures de comptes destinés à ce marché», précise Michael Bolliger, analyste marchés émergents à UBS. «Malgré ce fort engouement, il faut garder à l’esprit que ce marché n’en est qu’à ses prémices. Par conséquent, la liquidité y demeure faible, et il souffre d’un manque d’offres de diversification. Il convient donc davantage à un investisseur privilégiant une perspective à long terme (buy and hold)», souligne encore Michael Bolliger. Les principales banques étrangères présentes sur ce marché, comme HSBC, UBS ou encore Credit Suisse, proposent une exposition directe au renminbi à travers des produits dérivés (forwards, swaps, etc.) sur les marchés CNH et NDF (non delivrable forward).
La City, futur hub
Londres et Hongkong vont lancer un forum commun pour renforcer la coopération entre les deux territoires et le développement du renminbi comme monnaie internationale. Une initiative qui pourrait représenter un milliard de livres de revenus supplémentaires pour la capitale britannique et la création d’un nombre d’emplois significatif.
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Crédit photo: Keystone
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