La BCE laisse son principal taux directeur inchangé à 0%
La BCE a maintenu inchangés jeudi ses taux d'intérêt directeurs mais devrait réaffirmer sa détermination à agir davantage si besoin pour soutenir la zone euro.

La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu inchangés jeudi ses taux d'intérêt directeurs mais devrait réaffirmer sa détermination à agir davantage si besoin pour soutenir la zone euro, alors que le flou demeure quant aux répercussions d'un Brexit.
L'institution de Francfort, dont le conseil des gouverneurs était réuni depuis mercredi pour une réunion de politique monétaire de deux jours, a laissé son principal taux directeur à 0%, son plus bas historique où il stationne depuis mars. Elle n'a pas non plus touché à son taux de prêt marginal, abaissé à 0,25% en mars, ni à son taux de dépôt, porté en territoire négatif pour la première fois de son histoire en juin 2014 et qui se situe à -0,40%.
Cette décision était largement anticipée par les analystes. Tous les regards étaient désormais tournés vers la conférence de presse du président de la banque centrale, Mario Draghi, à partir de 12H30 GMT, la première depuis le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne.
M. Draghi "va vouloir convaincre les marchés qu'en cas d'urgence, (la BCE) peut encore agir de manière efficace" pour contrer les menaces qui pèsent sur l'économie européenne, estime Franck Dixmier, analyste d'Allianz Global Investors.
Aux risques déjà identifiés de longue date - ralentissement économique des pays émergents, chute des prix du pétrole, tensions géopolitiques - s'ajoute désormais celui du Brexit.
Mais "les répercussions de cette décision sur la croissance en zone euro ne sont pas encore prévisibles", ajoute M. Dixmier. Raison suffisante pour la banque centrale d'attendre d'avoir plus de visibilité pour dégainer de nouvelles armes si nécessaire.
Nouvelle intervention ces prochains mois ?
La Banque d'Angleterre (BoE) a elle aussi maintenu inchangé mi-juillet son principal taux directeur, en attendant que l'horizon se dégage.
La BCE a déjà multiplié les soutiens: taux d'intérêt au plancher, prêts géants pour les banques, rachats massifs de dettes sur les marchés dans le cadre de son programme baptisé "QE".
En juin, elle est passée à la vitesse supérieure en rachetant des dettes d'entreprises, une première dans son histoire. Elle a par exemple acquis via la Banque de France des obligations de grands groupes français, tels qu'EDF, Danone ou Renault.
"La probabilité que de nouvelles initiatives soient annoncées dans les prochains mois a significativement augmenté", estime toutefois Marco Valli, pour UniCredit.
Certains analystes s'attendent à une intervention dès septembre, lorsque seront publiées les prévisions actualisées de croissance et d'inflation des équipes de la BCE.
Les gardiens de l'euro peuvent certes se prévaloir de l'amélioration progressive des conditions et de la demande de crédit en zone euro. Mais l'inflation peine toujours à redémarrer, parallèlement à une croissance toujours atone. En juin, les prix ont progressé d'un maigre 0,1% sur un an. La BCE vise, elle, une hausse "proche mais inférieure à 2%", définition selon elle de la stabilité des prix.
Dans le nouveau contexte d'incertitudes engendré par le Brexit, certains observateurs s'interrogent aussi sur la capacité de la BCE de mener à bien le "QE", qui prévoit le rachat de 80 milliards d'euros de dettes publiques et privées tous les mois. Les conditions retenues ne permettent pas d'acheter en dessous d'un certain niveau de taux, certains titres, notamment des obligations allemandes, valeur refuge en période de turbulences, sont donc désormais inaccessibles.
Craintes sur le secteur bancaire
Ces difficultés "pourraient avoir été évoquées lors de la réunion de la BCE (aujourd'hui), mais nous n'attendons pas encore d'avancée concrète", a estimé Johannes Gareis, de Natixis.
Tout commentaire concernant sera également scruté, alors que la solidité du secteur en Italie inquiète depuis plusieurs mois.
Rome tente de trouver une solution pour aider ses banques sans que son intervention ne soit considérée par Bruxelles comme une aide d'Etat faussant la concurrence et sans que les épargnants, et si possibles les petits actionnaires, ne soient lésés.
Eclaté avec plus de 700 établissements, le système bancaire italien est fragilisé par des problèmes de capitalisation et plie sous le poids de 360 milliards d'euros de créances douteuses. En six mois, l'indice boursier des banques italiennes a cédé plus de 50%.
AWP
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