Kirghizistan: un pied en Asie centrale

Le Kirghizistan organisera en septembre les 3e Jeux nomades, sorte de JO d’Asie centrale.
Crédits: DrPreuve s’il en est des excellentes relations que la Suisse entretient avec le Kirghizistan, Johann Schneider-Ammann, chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche, se rendra en juillet prochain dans ce pays d’Asie centrale devenu indépendant en 1991. En septembre dernier, l’Ambassade du Kirghizistan avait organisé le premier voyage d’un groupe d’entrepreneurs suisses. Le succès a été tel qu’un second voyage est en train de s’organiser pour septembre prochain.
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Il faut dire que si la Suisse occupe depuis 1992 un des vingt-quatre sièges des conseils d’administration des institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale principalement), c’est grâce au soutien d’un groupe de pays dont fait partie la République kirghize: Azerbaïdjan, Kazakhstan, Pologne, Serbie, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan. D’ailleurs, pas moins de 36 accords de coopération ont été signés entre le Kirghizistan et la Suisse.
Il n’empêche que la Suisse n’occupe encore que le 11e rang des pays investissant le plus dans cette république démocratique (lors des dernières élections, un nouveau président a été élu par 54,7% des voix, arrivé en tête d’une douzaine de candidats). La Chine devance le Canada (très présent via la multinationale Centerra qui exploite la mine d’or à ciel ouvert de Koumtor) et le Kazakhstan, suivis par le Royaume-Uni et la Russie.
Le pays bénéficie d’une coopération approfondie avec la Russie dans le cadre de l’Union économique eurasiatique (180 millions de consommateurs), au sein de laquelle le Kirghizistan est devenu membre de l’organe exécutif en 2017. Surtout, il devrait bénéficier du projet chinois de nouvelle «route de la soie». De quoi booster encore les investissements dans les infrastructures.
Le «grand projet national»
Très réactif, le gouvernement a créé cinq zones économiques libres dans différentes parties du pays. Ceux qui s’installent dans ces zones ne doivent s’acquitter d’aucune taxe sur les profits, ni sur les importations et exportations de matières premières et de produits finis. Ils peuvent aussi rapatrier la totalité des profits réalisés. Et leurs collaborateurs étrangers bénéficient de démarches administratives simplifiées pour entrer ou sortir du pays.
«De manière générale, investir chez nous est particulièrement intéressant pour les investisseurs étrangers, détaille l’ambassadeur Daniiar Mukashev, basé à Genève. Ils sont protégés d’une double imposition. Les investisseurs étrangers et locaux sont égaux en droits. Les transactions monétaires sont libres. Quant aux taux d’imposition, ils sont très bas: 10% d’impôt sur le revenu pour les salariés, 10% sur les bénéfices, ou encore une TVA à 10%.»
Daniiar Mukashev évoque aussi le «grand projet national» de la République kirghize: Taza Koom (Clean Society). «C’est une initiative lancée par notre premier ministre Sapar Isakov. Elle vise à construire un Etat ouvert et transparent, mais aussi à améliorer l’environnement commercial à travers la digitalisation des services étatiques.» Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, est d’ailleurs venu à Bichkek, la capitale, s’exprimer lors d’une vaste conférence sur les services publics.
Cerise sur le gâteau: ce pays va booster son tourisme en organisant en septembre prochain les 3es Jeux nomades, sorte de Jeux olympiques d’Asie centrale où une quarantaine de nations s’affrontent lors d’épreuves parfois surprenantes. La plus attendue est le kok-borou où deux équipes cherchent à attraper la carcasse d’une chèvre pour l’emmener à l’autre bout du terrain.
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