Deutsche Bank va biffer 9.000 postes et se retirer de dix pays
Deutsche Bank, géant européen du secteur, a annoncé jeudi vouloir supprimer 9.000 postes et se retirer de dix pays, nouvelle étape de la vaste restructuration.

Suppressions de postes, fermeture de filiales, cessions tous azimuts, tour de vis sur les coûts, le géant bancaire allemand Deutsche Bank et son patron ont esquissé jeudi une nouvelle version de la stratégie pour 2020, synonyme de "temps difficiles".
"Tout ne sera pas tout sucre, tout miel", a annoncé M. Cryan lors d'une conférence de presse au siège du groupe à Francfort. Le Britannique, ancien de la banque suisse UBS, faisait sa première apparition publique depuis sa prise de fonction début juillet, date à laquelle il avait succédé à Anshu Jain, l'ancien patron tombé en disgrâce.
Signe des défis qui s'annoncent, des milliers d'emplois vont disparaître. S'exprimant en allemand lors de sa présentation, M. Cryan a annoncé la suppression de 9000 postes, dont 4000 en Allemagne. Vingt mille autres emplois doivent être rayés via des cessions d'actifs ces deux prochaines années, de même que 6000 postes de consultants externes.
Car "à moins d'un miracle", la banque s'apprête à essuyer une lourde perte en 2015, a annoncé John Cryan. Pour le seul troisième trimestre, la perte se monte à 6 mrd EUR, en raison notamment de fortes dépréciations et d'une nouvelle provision pour risques juridiques de 1,2 mrd EUR.
"Nos objectifs sont moins spectaculaires que par le passé, mais ils doivent permettre à Deutsche Bank" de renouer durablement avec les bénéfices, a-t-il néanmoins assuré.
La première banque allemande va aussi mettre un terme à toute activité locale en Argentine, au Chili, au Mexique, au Pérou, en Uruguay, au Danemark, en Finlande, en Norvège, à Malte et en Nouvelle-Zélande, ainsi qu'au courtage de certains produits financiers douteux.
Plongeon en Bourse
Les bonus, très généreux par le passé, sont aussi menacés, a affirmé M. Cryan sans donner davantage de détails à ce stade. Les actionnaires du groupe en seront quant à eux pour leurs frais, la banque ayant décidé jeudi de ne pas verser de dividende pour 2015 et pour 2016.
Au total, le groupe entend réaliser 3,8 mrd EUR d'économie d'ici 2018, réduire drastiquement ses coûts annuels, tailler dans son bilan et améliorer sa rentabilité, en mettant notamment l'accent sur le numérique.
A la Bourse de Francfort, les investisseurs faisaient grise mine. Le titre Deutsche Bank lâchait 4,88% à 26,13 euros, lanterne rouge de l'indice Dax (-0,19%) à 10H47 GMT.
Ces annonces constituent la dernière étape d'une vaste refonte conduite au pas de charge par M. Cryan depuis son arrivée à la tête du groupe.
Depuis quatre mois, les départs se sont multipliés au sein de la banque. Nombre de protégés de l'ancien patron Anshu Jain, comme Colin Fan, l'ex-chef de la division marché financiers, et Michele Faissola, à la tête de la division gestion d'actifs, ont été remerciés.
Du sang neuf a été par ailleurs été injecté au sein du directoire, avec notamment l'arrivée de deux femmes, tandis que le comité exécutif, une instance de direction élargie et parallèle au directoire, a lui été supprimé.
Rentabilité médiocre
Et conformément à sa promesse de simplifier son organisation, le groupe a, autour de la banque de détail, la banque d'investissement, la gestion de fortune et la division marchés financiers.
Deutsche Bank, qui employait jusqu'à présent plus de 98'000 personnes pour 32 mrd EUR de chiffre d'affaires, est tiraillée entre ses aspirations internationales dans la banque d'investissement - où elle revendique une place dans le "top 5" mondial - et son enracinement dans la banque de détail en Allemagne.
Le groupe souffre toujours d'une rentabilité médiocre, d'une concurrence de plus en plus vive ainsi que d'un durcissement de la réglementation financière. Surtout, il est impliqué dans 6000 litiges judiciaires de par le monde, qui plombent trimestre après trimestre ses finances.
Deutsche Bank avait dévoilé en mai un vaste plan de restructuration d'ici 2020, passant entre autres par la vente de Postbank et une réduction drastique de la voilure dans sa banque d'investissement. Mais ce plan, conçu sous l'égide de l'ancien patron, Anshu Jain, n'avait toutefois guère convaincu investisseurs et actionnaires, poussant au remplacement de celui-ci.
AFP
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