Combien Stanislas Wawrinka va-t-il toucher après son sacre à Paris?
Après son sacre sur la terre battue de Roland-Garros face à Novak Djokovic, Stanislas Wawrinka va emporter les gains destinés au vainqueur. Mais il devra s'acquitter des impôts français.
Après Roger Federer en 2009, un deuxième Suisse remporte les Internationaux de France de Tennis: en venant à bout du n°1 mondial Novak Djokovic, Stanislas Wawrinka a rejoint le Bâlois sur le plan des victoires à la Porte d'Auteuil. Mais le Vaudois fait mieux que son aîné en termes de gains: entre 2009 et 2015, les dotations pour le vainqueur (identiques depuis 2007 pour les hommes et les femmes) sont passées de 1'130'186€ quand Federer a remporté le titre à 1'800'000€ cette année.
Ces dernières années, les sommes attribuées au vainqueur du tournoi ont littéralement explosé: entre 2012 et 2015, les gains des lauréats des deux principales catégories (simples hommes et femmes) ont gagné 42%. Mais c'est l'ensemble des dotations du tournoi qui ont connu une forte hausse ces dernières années: de 18,9 millions d'euros à 28 millions d'euros sur la même période. A l'image des autres tournois du Grand Chelem, spécialement Wimbledon (1'880'000£ cette année, soit 2'574'515€) et l'US Open (plus de 2 millions de dollars), une véritable inflation a gagné Roland Garros ces dernières années.
15% d'impôts sur les gains en France
L'an dernier, éliminé dès le 1er tour par l'Espagnol Guillermo Garcia-Lopez, Stan Wawrinka avait dû se contenter de 24'000€, soit la somme réservée alors aux joueurs éliminés dès leur entrée en lice. Une somme revue à la hausse cette année avec 27'000€. Mais sans commune mesure avec les 1,8 million d'euros du vainqueur.
Cependant, Stanislas Wawrinka ne verra pas l'intégralité de cette somme garnir son compte en banque. Avant que la somme ne soit virée sur son compte, le fisc français va passer par là et prélever sa quote-part. Or, il se trouve que notre grand voisin ferait presque figure de paradis fiscal pour les sportifs qui y disputent des compétitions et y touchent des gains: 15% de taux d'imposition contre 25% en Suisse, ou encore 30% aux Etats-Unis plus une taxe selon les Etats (mais avec la possibilité de déduire des frais, contrairement à la plupart des pays européens). Au niveau financier, il est donc aussi intéressant pour Stan the Man de remporter Roland Garros (1'530'000€) que l'US Open (1'400'000 à peu près, taxe locale et déduction des frais s'équilibrant généralement), la force du dollar contrebalançant la différence finale en faveur des Internationaux de France.
Le fisc britannique ponctionne le sponsoring
Cependant, pour intégrer la liste des joueurs de tennis les plus riches , les gains des tournois ne suffisent pas. La majeure partie des gains des Djokovic, Nadal, Federer et autres Williams ou Sharapova ne viennent pas des dotations des tournois, mais des contrats de sponsoring. Or, là aussi certains fiscs viennent frapper. Si d'aventure Stanislas Wawrinka venait à remporter Wimbledon dans quelques semaines, il devrait non seulement s'acquitter d'une part de 20% sur son prix de lauréat, mais aussi voir les agents des impôts exiger une quote-part sur les sommes versées par ses sponsors: un per diem est prélevé au titre que les contrats sont signés notamment en raison des prestations des sportifs sur le sol britannique.
Cette quote-part est obtenue à partir de savants calculs, mais le levier majeur est celui de la part du temps actif passé dans des compétitions sur le sol britannique. Ainsi, si Wawrinka venait à disputer 10% de tournois britanniques sur l'ensemble des compétitions qu'il dispute dans l'année, un pourcentage de 10% serait retenu sur ses contrats de sponsoring. En fait, c'est sur ses gains obtenus dans ces tournois que la somme correspondante serait prélevée.
Un système qui autorise parfois quelques exceptions, comme lors de la finale de la Champion's League de football en 2010, quand l'UEFA avait menacé de retirer au stade de Wembley l'organisation du match phare des compétitions européennes si le fisc britannique maintenait son système. Autre exception majeure: lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012, le système avait été provisoirement suspendu suite à des négociations entre le CIO et les autorités britanniques.
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