Clinton ou Trump: où investir selon le vainqueur de l'élection?
Le nouveau locataire de la Maison Blanche pour la période 2017-2020 sera connu dans les prochaines heures. Mais l'issue du duel entre Hillary Clinton et Donald Trump va avoir des impacts sur les marchés financiers. Comment anticiper au mieux et miser sur les placements qui vont s'en sortir?
Officiellement, ils sont six en lice. Mais les chances des candidats Gary Johnson (Parti libertarien), Jill Stein (Parti vert), Darrell Castle (Parti de la Constitution) et Evan McMullin (indépendant) de l'emporter sont quasiment nulles. Malgré leur impopularité, l'un des deux principaux candidats, Hillary Clinton et Donald Trump, devrait l'emporter. Si l'entrée en fonction ne s'opérera qu'en janvier prochain avec la passation de pouvoir entre Barack Obama et son successeur, les marchés financiers devraient réagir très vite. Or, la campagne a été marquée par des prises de position très fortes dans le domaine de l'économie: politiques énergétiques, choix en matière de santé et d'assurances, importance de Wall Street, soutiens de la Silicon Valley,... Comment vont donc réagir les investisseurs au verdict des urnes?
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Secteur des énergies fossiles: avantage Trump
Pour Donald Trump, le réchauffement climatique n'est pas prouvé. Et le milliardaire va jusqu'à accuser les scientifiques qui évoquent ce thème d'affabulateurs: «La propreté de l'air est un problème pressant. On veut un air et une eau propres. C'est très important pour moi, et j'ai gagné des prix environnementaux. Mais je ne crois pas au changement climatique», a-t-il affirmé à plusieurs reprises. Dans son programme figurent notamment un assouplissement des règlementations du secteur des énergies fossiles, avec une relance de l'extraction de charbon et des hydrocarbures de schistes. Le secteur pétrolier et parapétrolier pourrait donc s'envoler au lendemain d'une victoire de Donald Trump, avec ExxonMobil, Chevron ou encore Technip comme principaux bénéficiaires.
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Secteur de la pharmaceutique: avantage Trump
Les grandes pharmas ont tremblé en début d'année: Bernie Sanders a menacé Hillary Clinton et le challenger démocrate annonçait déjà un programme comprenant le renforcement du système d'assurance-maladie pour tous mis en place par Barack Obama. Or, l'Obamacare a contrarié les grands laboratoires ont vu leurs marges et leurs performances rognées avec la mise en place de ce dispositif. La victoire de Hillary Clinton à la primaire démocrate a donc constitué un premier soulagement. Mais celle-ci, bien que plus modérée à l'origine, a dû consentir quelques concessions aux partisans de Sanders et s'est engagée à pérenniser et, peut-être, légèrement renforcer le système. A contrario, Donald Trump veut mettre fin à l'Obamacare et revenir à une situation où les laboratoires et les assurances privées pourront négocier librement les prix des traitements. Pour ce secteur aussi, une victoire de Donald Trump constituerait une excellente nouvelle, avec les actions de GlaxoSmithKline, Pfizer, Johnson & Johnson, mais aussi les suisses Novartis et Roche, qui pourraient s'envoler.
La distribution et la restauration: avantage Trump
McDonald's, Wal-Mart ou Burger King en berne en cas de victoire de Hillary Clinton? La candidate démocrate n'est pas une adversaire de la consommation. Mais elle a inscrit dans son programme une augmentation progressive du salaire horaire minimal de $7,25 à $12 entre 2017 et 2021. Or, les chaînes de fast-food et la grande distribution figurent parmi les secteurs qui emploient le plus grand nombre de salariés au salaire plancher. A contrario, Donald Trump n'etend pas y toucher et promet au contraire une baisse des impôts et des charges sur les grandes entreprises. Si les électeurs venaient à couronner le magnat des casinos et de l'immobilier, ces titres devraient partir à la hausse.
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Aéronautique: ex-aequo
Les deux candidats ont inscrit dans leur programme d'ambitieux investissements dans les infrastructures, notamment aéroportuaires, et une attention particulière au secteur aéronautique, civil et militaire. Pendant ces derniers mois de campagne, les deux ont régulièrement pointé le recul des entreprises américaines, aussi bien dans la construction (Boeing, Northrop Grumann) que dans le transport (American Airlines, Delta Arlines, United Airlines), face à la concurrence européenne et asiatique. De légères inflexions dans les programmes pourraient donc peut-être favoriser Boeing en cas de victoire de Trump, et accorder un petit avantage à Northrop Grumann, voire aux Britanniques British Aerospace ou Cobham si Clinton l'emportait.
Secteur de la construction/BTP: avantage Clinton
Peu de géants mondiaux battant pavillon américain dans ce secteur: les groupes européens et asiatiques ont depuis quelques décennies fait reculer les sociétés américaines. Mais il reste quelques fleurons dans des domaines spécifiques et des placements regroupant des acteurs spécialisés. Or, Hillary Clinton s'est montrée claire dans son programme: sans aller jusqu'à lancer un New Deal du XXIe siècle, elle souhaite relancer l'investissement public dans les infrastructures et les équipements publics. Certaines mesures fiscales du programme de la candidate démocrate devraient également inciter les états et les villes à investir dans ce domaine. A contrario, Donald Trump veut réduire les dépenses publiques. Dans ce domaine, une victoire de Hillary Clinton devrait favoriser les cours des actions de Bechtel Corporation, mais aussi de Bouygues, Vinci ou Hochtief (dont 80% du chiffre d'affaires est réalisé à l'étranger).
Silicon Valley: (léger) avantage Clinton
Un secteur paradoxal dans ce duel. Lors de la campagne électorale, l'immense majorité de la Silicon Valley a apporté son soutien à Hillary Clinton (à l'exception notable du cofondateur de PayPal Peter Thiel), que ce soit avec des déclarations, des dons financiers, la participation à des meetings,... Or, l'analyse des programmes laisse apparaître une contradiction: Donald Trump veut alléger la fiscalité des grands groupes, tandis que Hillary Clinton a fixé le rapatriement des profits non taxés des grands groupes que ces derniers ont habilement placé à l'étranger (notamment en Irlande). Ce qui pourrait représenter une facture importante pour de nombreux géants du secteur tech (Apple, Facebook, Amazon, Alphabet-Google). Toutefois, au-delà de ce «rattrapage fiscal», la politique envisagée par Hillary Clinton en matière de réglementations relatives à l'innovation ou en matière d'immigration (cruciale pour la main-d'oeuvre qualifiée) ferait clairement le jeu de cette branche. En cas de succès de Hillary Clinton, les cours des GAFA pourraient donc être orientés à la hausse, de même que ceux d'autres entreprises du secteur tech.
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Les banques: ex-aequo
Là aussi, difficile de voir un avantage certain pour le secteur en fonction des résultats du 8 novembre. Traditionnellement, les groupes financiers et bancaires sont davantage alignés sur les positions républicaines, avec davantage de libertés et une régulation moindre. D'ailleurs, c'est bien sur cette corde qu'a joué Donald Trump ces derniers mois. Dans le même temps, Hillary Clinton a d'abord été relativement prudente, s'inscrivant dans le sillage de la politique conduite par Barack Obama, avant de durcir quelque peu ses positions à la fin de la campagne des primaires démocrates pour grapiller des voix à Bernie Sanders, partisan d'une régulation bien plus stricte. Cependant, le programme est un facteur, les personnalités un autre. Et dans ce domaine, Hillary Clinton rassure davantage les marchés financiers, tandis que Donald Trump inquiète les investisseurs et banquiers en quête de stabilité. Les attaques régulières de ce dernier contre «Hillary Clinton, candidate de la finance et de Wall Street» lui ont aliéné une partie des dirigeants qui craignent une Amérique plus autarcique, avec des droits de douane renforcés.
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