Buy & donate, un phénomène qui gagne la Suisse
Moins avantageuse fiscalement qu’aux Etats-Unis, une nouvelle pratique se répand néanmoins, qui permet aux acheteurs de couper la file d’attente et d’accéder à des œuvres super «hot». Explications.

Si le Covid fut un catalyseur pour le marché de l’art, accélérant à vitesse grand V toutes les transformations latentes, il a également contribué à exacerber la compétition entre les collectionneurs, plus nombreux que jamais. «Le marché s’est globalisé. L’accès aux pièces désirables est toujours plus difficile. Aujourd’hui, si un artiste est populaire aux Etats-Unis, avec les réseaux sociaux, il est populaire partout», pointe Johan Nauckhoff, de la galerie Gagosian. A quoi s’ajoute un autre phénomène: l’engouement pour des jeunes artistes. «Avant, les grands collectionneurs qui achetaient des pièces à 1 million ne regardaient rien au-dessous de 50 000. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les œuvres à 20 000 francs sont devenues super «hot». Même les musées achètent des artistes de 30 ans. Il y a cinq ans, c’était inimaginable», note la galeriste zurichoise Maria Bernheim.