"Les premiers mois de fonction sont toujours les plus difficiles"
Parce plus d’égalité homme-femmes c’est aussi plus de femmes dans les instances représentatives et dirigeantes, Femmes Leaders by Bilan vous propose chaque mois une rencontre avec une femme membre d’un conseil d’administration. De quoi inspirer de nouvelles candidatures ? Un texte réalisé en partenariat avec le Cercle Suisse des Administratrices .

Cette semaine rencontre avec Fabienne Freymond Cantone, municipale à Nyon, administratrice.
Membre de la Municipalité de Nyon depuis 2006, elle est aussi administratrice auprès de la Banque Cantonale Vaudoise et vice-présidente de l’ association Pro-jet , pour l’insertion professionnelle de jeunes et moins jeunes en difficulté. Maman de 3 grands enfants, elle est et a été impliquée à tous les niveaux de la politique et d’institutions actives dans les domaines privé, parapublic et public, autant locales que d’importance régionale (hôpital régional, caisse de pensions, CGN) ou nationale (BCV, EspaceSuisse).
Son titre universitaire d’économiste en poche, elle a débuté sa carrière chez Arthur Andersen à Genève, puis à Lugano. Elle est ensuite engagée par la Banca della Svizzera Italiana notamment pour des missions de soutien au conseil d’administration. Rentrée à Nyon, elle a ensuite été membre du Conseil communal, députée au Grand Conseil vaudois, présidant notamment sa commission de gestion, et municipale. Ses diverses étapes professionnelles et politiques l’ont amenée à appuyer, contrôler ou occuper des fonctions stratégiques. Elle est naturellement mandatée dans divers conseils d’administration, de fondation ou comités d’association soit pour y représenter Nyon ou l’ Etat de Vaud , soit en son nom propre. Ses expériences vont de la participation à la haute direction de sociétés dans le domaine de l’énergie, des multimédia, du tourisme, du transport, de la santé, de l’aménagement du territoire, de l’économie, ou encore de la finance à des mandats, tout aussi passionnants dans des associations et fondations actives dans les domaines de la culture, du social et de l’environnement.
Comment êtes-vous devenue administratrice?
La fonction d’administratrice ou de membre de conseil de fondation ou d’association est riche intellectuellement, car elle se nourrit du vécu, de la réflexion et de l’intelligence de personnes, qu’il s’agit d’optimiser en les croisant. D’une multitude de données, le CA doit s’assurer que ressort une ligne claire, un message audible et une stratégie qui porte loin, et bien. Il est passionnant de contribuer à ces développements dont on peut voir, et contrôler, la mise en œuvre et les succès, voire corriger les inefficacités au cas où.
Qu'est-ce qui vous intéresse le plus dans cette fonction ?
C’est très stimulant intellectuellement et humainement. Mes compétences en matière financière et stratégique et mon esprit analytique me permettent de comprendre les enjeux d’une société ou les opportunités que comporte une situation donnée. De plus, ma connaissance du terrain et des besoins des gens, ainsi que ma large expérience politique, me permettent de poser des questions ou apporter des réflexions de bon sens et de bonnes pratiques, utiles à l’intelligence collective d’un CA. J’aime ainsi construire des ponts. Mon réseau, important et varié, est aussi un atout, pour enrichir mes connaissances en permanence; de même que mon goût à travailler en équipe et à entreprendre pour atteindre des buts fixés en commun.
Quelles sont les difficultés de cette fonction, les défis que vous avez rencontrés ?
Les premiers mois de fonction sont toujours les plus difficiles ; on se sent scannée et observée, alors que l’on ne connaît pas bien la société, sa culture, et plus prosaïquement, ses codes et acronymes. L’expérience fait qu’en posant des questions, en faisant des formations ad hoc, en étant intéressée par la compagnie, ses produits, «events», publications, formations, … on devient progressivement plus efficace et respectée, à l’aise, et avec le sentiment d’appartenance au groupe.
Quelle est votre meilleure bonne pratique en termes d’obtention de mandat dans les CA ?
Il n’y a pas de meilleure pratique pour obtenir de nouveaux mandats que de montrer son intérêt en amont pour la société, fondation ou association ; ses organes peuvent ainsi se rappeler de cet intérêt quand il y a nécessité de repourvoir un poste. Il y a aussi nécessité d’entretenir son réseau, régulièrement et amicalement. Le fait d’appartenir au Cercle Suisse des administratrices est sans aucun doute un plus ; de même qu’une visibilité à entretenir, via les réseaux sociaux, un blog, un site internet ( www.fabienne-freymond-cantone.ch ) et la participation à des formations ou rencontres.
Quelles sont les grandes préoccupations actuelles des organes stratégiques des entreprises?
Les réflexions actuelles tournent principalement sur la numérisation de la société, la nécessité d’adapter l’offre de services et de prestations, ceci autant dans le domaine public que dans celui du privé. Liée à ces réflexions et adaptations stratégiques, la question des ressources et relations humaines est évidemment centrale. Les enjeux dans ce domaine vont du développement de la formation continue à celle de la polyvalence des collaborateurs-rices, ainsi que des conditions cadres qui doivent contribuer à attirer et fidéliser des talents. La répartition équitable entre femmes et hommes des postes à responsabilité est partout d’actualité.
Plus globalement, les enjeux de responsabilité sociale et environnementale sont au cœur des préoccupations citoyennes, donc politiques et économiques. Dans tous ses mandats, elle s’efforce de faire mettre en œuvre une meilleure communication et une meilleure coordination de politiques et d’actions en faveur du développement durable.
Que manque-t-il pour que les CA d'entreprises suisses comptent davantage de femmes ?
L’intelligence et les compétences sont également réparties entre les sexes. Ceci dit, les femmes ont des réseaux différents, ainsi que des parcours professionnels moins linéaires que ceux des hommes. Trouver des femmes pour un CA tient donc d’une volonté politique préalable et de l’exigence donnée à son cabinet-conseil ou son département RH de proposer autant -voire plus- de dossiers féminins que masculins lorsqu’il y a des déséquilibres à corriger. Il doit ensuite y avoir ouverture des personnes en charge du recrutement dans l’appréciation de parcours professionnels différents.
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