Anne Marion-Bouchacourt: «Sans quotas, la donne ne changera pas pour les femmes»
Présidente du Conseil d’administration de Société Générale Private Banking Suisse depuis février 2019, Anne Marion-Bouchacourt lève le voile sur la place faite aux femmes dans le monde bancaire. Femme leader aux nombreuses casquettes, elle met en lumière les regards, parfois contempteurs, portés aux égalités hommes-femmes.

Pouvez-vous nous parler de votre carrière professionnelle?
Anne Marion-Bouchacourt: J’ai débuté ma carrière professionnelle dans l’audit avant de passer au consulting trois ans plus tard. J’ai connu beaucoup de rebondissements mais aussi d’obstacles qu’il a fallu surmonter. Cette diversité fait pour moi la richesse d’un parcours professionnel. Je suis arrivée à la Société Générale, qui était l’un de mes clients, comme directrice des ressources humaines (DRH) de la banque de financement et d’investissement, puis je suis devenue DRH de l’ensemble du groupe deux ans plus tard. Après six ans à la DRH du groupe et la gestion de quelques crises, j’ai rejoint la Chine comme responsable pays, chairman et CEO de notre banque sur place. Aujourd’hui, je suis responsable pays pour Société Générale en Suisse, CEO de la banque de financement et d’investissement Suisse et présidente du conseil d’administration de notre banque privée en Suisse. J’occupe également le poste de présidente des Conseillers du commerce extérieur, un organisme qui regroupe tous les patrons de filiales d’entreprises françaises à l’étranger. Par ailleurs, je suis membre de deux conseils d’administration: celui d’Ipsos, une société française spécialisée dans les enquêtes d’opinion, en qualité d’administratrice indépendante et présidente du comité des rémunérations et des nominations, et celui de National Bank of Greece, en qualité d’administratrice indépendante et présidente du comité RH et des rémunérations.