Et si on louait un camping-car cet été?
«Nous revenons de trois semaines passées en camping-car dans les fjords scandinaves à travers des régions complètement sauvages, raconte une habituée des vacances itinérantes. C’était extraordinaire. Notre véhicule était autonome en électricité grâce à des panneaux solaires et des batteries.»
Directrice de Carevasion à Orbe (VD), Stefanie Mauerhofer, qui a repris l’entreprise de ses parents il y a deux ans, constate en engouement sans précédent pour ce type de vacances. La jeune femme explique les raisons de ce succès: «C’est comme être chez soi tout en étant ailleurs. Le boom actuel est sans doute aussi lié à la montée du terrorisme. Les vacanciers préfèrent explorer la Suisse ou visiter des régions hors des grands flux touristiques de peur d’être victimes d’un attentat.» Si Stefanie Mauerhofer vient de recevoir quelques rares véhicules disponibles pour l’été 2017, le marché est déjà complètement sec. «Cette situation concerne toute l’Europe. Les capacités de production de camping-cars n’arrivent que difficilement à suivre la demande.»
Selon les chiffres d’Auto Suisse, le nombre d’immatriculations de camping-cars a fait un bond de 27% au premier trimestre 2017, après avoir grimpé de plus de 16% en 2016. Jusqu’à récemment, le caravaning séduisait avant tout des familles et des retraités cherchant à partir à moindres frais. Mais depuis quelques années, ce type de véhicule est aussi plébiscité par des cadres et de jeunes couples sans enfants. «La tenue de route de ces quatre-roues s’est beaucoup améliorée, ce qui a dopé leur popularité. Entre 1990 et aujourd’hui, leur nombre a presque quadruplé pour atteindre 50 000 unités en Suisse», relève Yves Gerber, porte-parole du TCS (Touring Club Suisse).
Où partir?
Les avantages du caravaning selon ses adeptes, ce sont la mobilité et la liberté. Toujours est-il qu’en France et en Italie, le camping sauvage s’avère quasi impossible. En saison, il faut impérativement réserver les séjours dans les campings. L’ensemble des équipements disponibles sur les sites sont répertoriés dans le TCS Camping Guide Suisse et Europe. Quant au Camping-Car Club Suisse romand (CCCSR), il tient une carte des aires d’accueil où il est possible d’évacuer les eaux usées et de se ravitailler en eau et en électricité en Suisse.
En Europe, le réseau de bornes Euro-Relais accueille quelque 900 000 camping-cars qui sillonnent le Vieux-Continent durant l’année. «Dans les pays voisins de la Suisse, les caravanes sont bien accueillies dans des communautés locales qui multiplient les aires d’accueil. Malheureusement dans notre pays, le caravaning reste moins bien toléré qu’ailleurs en dehors des campings», regrette Alessandro Ichino, vice-président du CCCSR.
Côté investissement, le prix d’un camping-car standard démarre à 50 000 francs et peut monter jusqu’à 130 000 francs pour un modèle Integro figurant parmi les plus luxueux. Il faut en outre penser à louer une place de parc à l’année pour son véhicule de loisirs. De nombreux citoyens s’offrent, au moment de leur retraite, de tels objets qui se revendent facilement sur le marché de l’occasion, selon les professionnels.
La location constitue une alternative prisée pour les personnes actives, pour des prix qui démarrent à quelque 3000 francs la quinzaine, en haute saison. En été, pour une plus courte durée, il est difficile de trouver des offres chez les loueurs officiels. Une alternative est de se tourner vers les locations de particuliers par voie de petites annonces. Les voyagistes sont nombreux à proposer des circuits en camping-car aux Etats-Unis, Afrique du Sud ou encore en Australie incluant un vol au départ de la Suisse. Cette année, c’est la Scandinavie qui se profile comme la destination en vogue.
Jetons un coup d’œil sur le marché. Modèle haut de gamme des classiques vans allemands VW, le T6 California Ocean TSI prévu pour 4 personnes comprend un toit à soufflet relevable, un bloc-cuisine avec réchaud et réfrigérateur (à partir de 68 570 francs). Monté sur un châssis italien de Fiat, l’intégral Laïka Kreos revendique un niveau d’équipement supérieur pour un prix qui varie entre 80 000 et 100 000 francs.
Enfin, hors catégorie, le Concorde Carver 844 l de fabrication allemande exige la détention d’un permis de conduire C1 (catégorie véhicule de 3500 à 7500 kilos). Passant du mode mobile à fixe grâce à la pression d’un seul bouton, ce palace équipé de fauteuils en cuir coûte avec les options la bagatelle de 270 000 francs.