Une UBS plus durable fera des gagnants
Au-delà des suppressions de postes, UBS opte pour la bonne stratégie. C’est l’avis d’Actares, organisation qui promeut un actionnariat responsable et la durabilité. Interview de son directeur Roby Tschopp.

«A notre avis, sur le plan stratégique, UBS a raison, indique Roby Tschopp. Nous faisons partie de ceux qui demandent depuis longtemps la séparation ou la réduction au minimum indispensable de la partie investment banking. De ce point de vue, nous pensons qu’UBS fait le bon choix.» - - - Pourquoi? - - Roby Tschopp: La banque d’investissement est par nature un métier différent de la gestion de fortune et de la banque de détail. On a pu vérifier la tendance à dissoudre les risques au sein de la banque. Résultat: les risques de la banque d’investissement finissent par peser sur les autres branches. Mon analyse personnelle me fait dire aussi que ce mélange a pu favoriser l’émergence de cette culture du profit personnel - les gros bonus, les perspectives très orientées sur le résultat à tous prix en fermant les yeux sur les risques. Pour Actares, il s’agit de cultures bancaires différentes. Il est malsain d’avoir la banque traditionnelle et la banque d’investissement sous un même toit. - - Et sur la manière avec laquelle UBS tranche ? - - Il est toujours difficile de juger de l’opérationnel. On aurait pu imaginer qu’UBS vende. Mais je suis incapable de vous dire si rendre indépendante cette banque d’investissement ou la transférer à d’autres était possible. Mais on a vu aussi avec d’autres fusions - Julius Bär par exemple - que les reprises ne sont pas neutres pour l’emploi. Comme toujours, l’annonce est brutale. Nous aimerions maintenant qu’UBS procède aux réductions d’emplois dans le respect des employés. - - Comment voyez-vous UBS en 2015? Sera-t-elle une banque plus «durable»? - - Elle en prend le chemin. Plus durable du point de vue de sa solidité économique en tout cas. Ce sera peut-être une banque plus «ennuyeuse». Un peu moins sexy, comme disent les Anglo-saxons. Mais c’est finalement ce qu’on souhaite. Les objectifs de l’ère Ospel n’étaient pas sains. Et nous serons contents avec une UBS plus tranquille et plus solide sur ses bases. Au-delà de la durabilité économique, on peut aussi espérer qu’UBS développera davantage ses responsabilités d’entreprise au sens large - responsabilités sociales et environnementales - en redevenant une banque plus ancrée dans le quotidien des entreprises et des particuliers. - - Avec cette «nouvelle UBS», en quoi l’investisseur sera-t-il gagnant? - - L’investisseur-actionnaire d’UBS en sortira gagnant au niveau de la sécurité. Pour les fonds de pensions et les institutions de prévoyance en Suisse, qui doivent investir en Suisse une partie de leurs avoirs, un marché plus stable et plus solide ne sera pas une mauvaise chose. Les investisseurs en quête de risque pourront toujours aller le chercher mais les bons pères de famille un peu prisonniers du marché suisse y gagneront une sécurité supplémentaire. Il faudra faire son deuil des rendements à deux chiffres. Mais on a tous en tête aussi l’ampleur de la chute de l’action UBS en quatre ans.
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