UBS dégraisse, 2500 emplois à la trappe en Suisse
UBS accélère la restructuration de sa banque d'affaires. D'ici à 2015, le numéro un bancaire helvétique va ramener son effectif à 54'000 salariés et par conséquent supprimer pas moins de 10'000 emplois, dont 2500 en Suisse.

L'accélération de la mise en oeuvre de la stratégie décidée l'an passé vise à l'abandon ou la rationalisation de certaines activités au sein d'Investment Bank, la division banque d'affaires, a précisé mardi UBS. Source de pertes chroniques depuis la crise financière, cette unité devra se concentrer sur ses points forts, à savoir le conseil, l'analyse financière, les changes et les métaux précieux. - - Certaines lignes de métier, notamment les activités dites à revenus fixes, soit les emprunts et les titres, seront abandonnées. Voraces en capital et risqués, ces domaines ont vu leur rentabilité mise à mal par l'évolution des marchés et les changements réglementaires survenus notamment en matière de fonds propres. - - Nombre d'affaires qui étaient rentables il y dix ou quinze ans, ne le sont plus en considérant les règles de Bâle III, a expliqué devant la presse à Zurich Sergio Ermotti, directeur général d'UBS. Et depuis l'amorce l'an dernier du réalignement de ce secteur, les exigences réglementaires sont devenues encore plus sévères. - - Secteur bâti à coup de milliards - - Pour mémoire, la constitution du pôle banque d'affaires remonte au milieu des années 1990, avant la fusion en 1997 de l'Union de Banques Suisses et de la Société de Banque Suisse (SBS). Cette dernière acquiert en 1996 SG Warburg, puis en 1997 Dillon Read. Pour parachever l'édifice, UBS rachète pour 21 milliards de francs PaineWebber en 2000. - - Le redimensionnement doit permettre à UBS de réaliser des économies supplémentaires de 3,4 milliards de francs par an d'ici à 2015. Celles-ci viennent s'ajouter aux 2 milliards attendus des mesures annoncées en août 2011. - - La coupe concernera 2500 postes en Suisse. Mais elle touchera surtout le principal centre de la banque d'affaires, Londres, ainsi que New York, selon Sergio Ermotti. UBS, qui employait à fin septembre 63'700 collaborateurs - 1075 de moins qu'un an auparavant, prévoit aussi de biffer des emplois dans l'informatique. - - «Cette décision a été difficile à prendre, particulièrement dans une activité comme la nôtre basée sur les personnes. Certaines réductions de postes seront compensées par les fluctuations naturelles et nous prendrons toutes les mesures qui s'imposent pour atténuer l'impact global de ces changements», a noté le Tessinois. - - Lourdes charges - - La réalisation complète de ces changements prendra trois ans, pour un coût de 3,3 milliards de francs. Des charges qui sont déjà venues peser sur la performance d'UBS, l'établissement bouclant le 3e trimestre dans le rouge, avec une perte nette de 2,17 milliards, contre un bénéfice net de 1,02 milliard un an plus tôt. - - La réorganisation d'Investment Bank a entraîné une dépréciation du goodwill et des actifs incorporels de 3,1 milliards de francs. Ces coûts ont été imputés au résultat avant impôts, lequel se solde par une perte de 2,52 milliards, contre un bénéfice de 1,02 milliard au 3e trimestre 2011. Le débours comprend une charge sur propre crédit de 863 millions de francs. - - Après neuf mois en 2012, le numéro un bancaire helvétique accuse une perte nette de 920 millions de francs. Un an auparavant, il avait dégagé un bénéfice net de 3,84 milliards de francs. - - La performance trimestrielle s'est révélée nettement inférieure aux attentes des analystes. Interrogés par l'agence AWP, ces derniers tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 430 millions de francs, le résultat avant impôts étant lui attendu à 549 millions. - - Moratoire sur les licenciements - - Et UBS n'en n'a pas tout à fait terminé avec les charges liées à sa restructuration, la banque prévoyant déjà 500 millions de francs à ce titre au 4e trimestre. Mais Sergio Ermotti attend de ces mesures qu'elle assurent la réussite de l'entreprise dans un environnement réglementaire et économique profondément modifié. - - Les représentants du personnel ont fait part de leur inquiétude, l'Association suisse des employés de banque (ASEB) exigeant un moratoire sur les licenciements. L'enthousiasme l'emportait en revanche à la Bourse suisse où le titre s'envolait, confirmant un phénomène amorcé la veille.
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