Thomas Russenberger: «Miss Suisse était devenu vieillot»
En 2012, l’élection de Miss Suisse est passée à la trappe faute de financement et de diffuseur. Le nouveau directeur a modernisé le concept, mais l’avenir du célèbre concours reste incertain.

En 2012, il n’y a pas eu d’élection de Miss Suisse. Mais le concours aura bien lieu en 2013. Thomas Russenberger et sa femme Karina Berger, ex-Miss Suisse 1988, lancent le 8 juin prochain un nouveau concept de show plus moderne. Elaboré en collaboration avec la société Endemol, la spécialiste de la téléréalité, via sa filiale suisse B&B Endemol, il sera diffusé sur les chaînes privées allemande SAT1 et vaudoise Rouge TV. Le but: relancer l’attractivité du concours auprès des sponsors et des médias.
Car, pour la seconde année consécutive, et malgré des changements notoires, les responsables de programme de la RTS, RSI et SRF n’en ont pas voulu. «Les temps ont changé, explique Thierry Ventouras, responsable de l’unité divertissement de la RTS. Cette élection a bien fonctionné pendant de nombreuses années, puis l’audimat n’a cessé de baisser au fil des ans (passant de 972 000 à 400 000 téléspectateurs de 2004 à 2011 pour la SRF et de 118 000 à 92 000 de 2006 à 2011 pour la RTS).
Aujourd’hui, ce genre de concours de princesses glamour n’intéresse plus la majorité de nos télé-spectateurs. Nous avons pour politique d’aller de l’avant et de ne pas revenir sur le passé.» De son côté, le directeur de l’organisation du concours croit au contraire dur comme fer au succès du retour de Miss Suisse.
Le concept «Miss Suisse» est-il devenu has been en Suisse?
Si le concept a bien fonctionné pendant de nombreuses années, il est vrai qu’il était devenu vieillot. Les temps ont changé. L’ancienne formule de l’élection de Miss Suisse n’était plus dans l’air du temps, plus en adéquation avec notre époque. Aujourd’hui, le public n’adhère plus au prime time de deux heures dans lequel défilent des jolies filles. Il a besoin de mieux connaître les candidates, leur caractère et leur vie, de s’identifier à elles, avant de se faire une opinion et de voter pour sa miss.
Je pense sincèrement que cette élection intéresse toujours autant les Suisses. Il a simplement fallu la remettre au goût du jour, l’adapter à notre époque. Et c’est ce que nous avons fait.
En été 2012, vous avez quitté le monde de la finance pour vous lancer ce nouveau défi. Qu’apportez-vous de neuf?
Après plus de vingt-cinq ans dans le private banking, il était temps pour moi de me lancer un nouveau challenge. J’ai donc décidé, avec ma femme, de créer ce nouveau concept plus moderne. L’élection ne se déroulera plus en une seule soirée, mais en plusieurs épisodes. Il y aura six émissions de type téléréalité diffusées les dimanches avant la grande finale pendant lesquelles les téléspectateurs pourront mieux faire connaissance avec les filles, à travers des reportages et des interviews.
Chaque dimanche, l’une des 18 candidates sélectionnées sera éliminée par trois coaches, Christa Rigozzi, Fiona Hefti et Nadine Vinzens, toutes des ex-Miss Suisse. Au terme de ces préshows, les miss ne seront plus que 12 pour participer à la finale qui se déroulera le 8 juin prochain au Hallenstadion de Zurich. L’heureuse gagnante sera élue à 50% par le vote des quatre membres du jury et à 50% par celui du public.
Combien coûte ce nouveau show?
Nous ne souhaitons pas révéler le montant exact. Tout ce que nous pouvons dire est que le budget total, comprenant les six émissions dominicales ainsi que la grande finale, coûte plus d’un million de francs. (D’après la RTS, la diffusion de l’élection de Miss Suisse coûtait à la chaîne entre 8000 et 8500 francs la minute, alors qu’un prime time «fait maison» coûte un tiers à moitié moins, ndlr.)
Malgré ce nouveau concept, la RTS, RSI et SRF n’en ont toujours pas voulu. Comment expliquez-vous ce désintérêt?
Nous avons présenté notre nouveau concept aux responsables de programme de la SRF. S’ils ont apprécié la nouvelle formule, ces derniers ont toutefois pris la décision de ne pas la diffuser cette année encore. Le feront-ils dans le futur? Ils attendent de connaître les réactions d’audience de l’édition 2013. Après l’élection, nous avons prévu de nous revoir afin de décider d’une éventuelle collaboration pour 2014.
En attendant, les chaînes privées SAT1 et Rouge TV, elles, ont immédiatement été séduites par notre nouveau concept de téléréalité.
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