Rolex montre l’exemple à tous les horlogers
Le géant à la couronne vient d’inaugurer à Bienne un imposant bâtiment qui parachève vingt ans de transformation.

L’occasion valait bien d’ouvrir quelques portes d’ordinaire bien verrouillées. En inaugurant son nouveau bâtiment à Bienne, Rolex a voulu marquer d’une pierre blanche cette étape décisive de son développement, qui parachève une vingtaine d’années d’intégration et d’industrialisation, pour se garantir une autonomie quasi totale. Ce bâtiment imposant, doté d’un impressionnant équipement intégrant les technologies les plus sophistiquées, vient compléter un ensemble industriel hors norme (400 000 m3 pour une superficie totale de 92 000 m2) dont Rolex dispose à Bienne pour la production de ses mouvements mécaniques et qui occupe aujourd’hui près de 2000 collaborateurs. Excepté ETA (Swatch Group), personne en Suisse ne dispose de telles capacités de production (Rolex produit plus de 700 000 mouvements mécaniques par an).
Un processus de verticalisation long et coûteux
La construction de ce bâtiment – à peine redimensionné en regard du projet initial – a été confirmée durant la crise qui a durement touché l’horlogerie en 2008-2009. Une démonstration de la foi en l’avenir de Rolex qui a vu ses effectifs biennois pratiquement doubler en dix ans, comme l’a relevé Me Bertrand Gros, président de Manufacture des Montres Rolex. Ce nouveau bâtiment est également révélateur de la nécessité de maîtriser sous son toit les étapes essentielles de la production de la montre, une réalité incontournable pour les principaux acteurs de la branche. Plus encore en regard de la volonté de Swatch Group de fermer toujours davantage le robinet de ses composants. Or là où Rolex boucle pratiquement le processus de sa verticalisation – la marque équipe par exemple plus de 90% de ses montres de ses propres spiraux Parachrom – d’autres horlogers viennent d’entamer ce processus long et coûteux. Une mue fondamentale pour l’ensemble de la branche et qui risque de laisser sur le bas-côté les marques les moins puissantes.
Potentiel intact
Car l’autre enseignement à tirer de la réalité industrielle et commerciale de Rolex est la rapide concentration du secteur, avec des marques fortes qui le deviennent toujours davantage et des acteurs secondaires qui peinent à se maintenir. Un mouvement qui a pris davantage d’ampleur dès la crise de 2009 et que la réalité actuelle confirme, tant sur le plan de la maîtrise des outils de production que sur celui de la présence dans les marchés. Et dès lors que le potentiel de l’horlogerie suisse est intact à long terme, Rolex, à l’instar de ses concurrents les plus affûtés, a assurément de beaux jours devant elle. L’horlogerie recule en septembre, pour la première fois depuis trente mois
En septembre, les exportations horlogères ont chuté de 2,6% en valeur et de 10% en volume. Faut-il s’en alarmer? A quoi s’attendre pour la suite? Pour la première fois depuis trente mois, les exportations horlogères suisses ont subi un recul en septembre (-2,6%). Notons en premier lieu que ceux qui rêvaient de voir l’horlogerie épargnée parle difficile climat économique mondial doivent évidemment déchanter. Relevons par ailleurs que ce recul de 2,6% en valeur des montres exportées s’accompagne d’une baisse de 10% en volume, ce qui est nettement plus gênant, notamment pour l’emploi. Bien que la situation de l’horlogerie suisse demeure aujourd’hui – et à plus long terme – nettement plus enviable que nombre d’autres secteurs industriels, les principaux acteurs – toujours mieux organisés et structurés – avaient anticipé ce ralentissement et pris des mesures préventives. Ce qui avait rarement été le cas lors des précédents ralentissements. Cette attitude prudente se limite aujourd’hui essentiellement à la suppression d’emplois intérimaires et aux difficultés rencontrées par certains sous-traitants (pendant que d’autres tournent encore à plein régime). Reste que pour les patrons aux commandes le principal risque n’est pas aujourd’hui d’affronter une crise majeure, mais de manquer les objectifs budgétaires fixés en fin d’année dernière. «Au lieu de gagner 10, nous n’allons gagner que 8 cette année, d’où cette nervosité dans la maison», résume ce cadre d’un grand groupe. D’où, également, le retour des déstockeurs aux affaires que Bilan signalait déjà en juin dernier. En réalité, la situation n’est pas comparable à celle de 2008-2009, même si les stocks sont désormais à nouveau très (trop?) pleins dans de nombreux marchés. A Hongkong, par exemple, plateforme et marché sensibles par excellence, les boutiques ne se laissaient toujours pas aller la semaine dernière aux importants rabais caractéristiques des périodes de panique ou de crise. De fait, si l’horlogerie est bel et bien entrée dans une phase de consolidation après deux ans et demi de croissance effrénée, la prudence à court terme ne remet nullement en cause le potentiel de la branche à long terme. Dans cette perspective, il est à noter qu’aucun des plus gros projets d’investissement annoncés depuis deux ans n’est encore gelé. Au surplus, les premiers mois de l’année ont été tellement euphoriques que le ralentissement actuel n’empêchera pas les horlogers de célébrer en 2012 une nouvelle année record.
Crédits photos: dr
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