Pino, le premier sextoy réservé aux banquiers
Certains traders comparent l'euphorie des gains sur les marchés boursiers en fin de séance à un orgasme. Cette population des univers de la finance et de la banque est-elle pour autant plus facilement addict au sexe? Pour le fabricant de sextoys suédois Lelo, la réponse est tellement évidente qu'elle vient de publier sur son site une annonce pour son prochain jouet, baptisé Pino.
L'annonce parue a le mérite d'être claire: d'après elle, Pino serait «le premier produit dédié au plaisir à destination exclusive des banquiers». Et au cas où certaines personnes exerçant un autre métier auraient la tentation d'aller plus loin et de découvrir quand même ce jouet, une barrière sur le mode des contrôles à l'entrée des sites avec des contenus pour adultes réitère la demande de la profession exercée, assortissant la question d'un nouvel avertissement comme quoi Pino est «réservé exclusivement aux banquiers».
Un coffre avec boutons de manchettes et portefeuille
Pour ceux qui franchiraient cette barrière (des banquiers uniquement!), ils peuvent alors découvrir une offre coffret comprenant, en plus du jouet, des boutons de manchette en argent ainsi qu'un portefeuille. Le tout pour 159$. Une version basique avec seulement le jouet se chiffre à 99$.
Comme argument de vente, Lelo dresse un parallèle entre les attitudes des spécialistes de la finance dans le domaine professionnel et dans le domaine personnel: « Beaucoup de banquiers en veulent davantage dans leur profession et dans leurs investissements; ils en veulent également davantage dans leurs investissements intimes». Sans préciser toutefois si ce «davantage» s'applique au plaisir ou à leur(s) partenaire(s).
Plus fort encore: «Le nouveau Pino sera le premier sextoy de l'histoire qui pourra satisfaire les irrésistibles envies sexuelles hédonistes et excessives exhibées par les membres du monde de la finance». Un argument massue pour séduire tous ceux qui ont été jaloux des performances financières et sexuelles de Leonardo DiCaprio en Jordan Belfort dans The Wolf of Wall Street.
Ironie et argument marketing
Les femmes oubliées dans l'argumentaire (alors que Lelo se place constamment sur le créneau des fabricants de sextoys pour couples), ou reléguées au rang de simple partenaire dans la quête de plaisir des banquiers. Et ces mêmes banquiers vus comme ayant des «envies sexuelles hédonistes et excessives»... Pour avoir envie de ce jouet «idéal pour un cadeau de Noël» et qui sera mis en vente dès le 4 novembre, il faut donc avoir un sens de l'ironie et de l'autodérision bien développé.
Car évidemment, tout ce discours sur un objet qui serait réservé aux banquiers n'est qu'un argument marketing basé sur l'offre en coffret. Même s'il n'est pas certain que les acheteurs oseront porter en public des boutons de manchette à l'effigie d'un fabricant de sextoys...