Philippe Jabre, un financier résilient
Né au Liban, il a traversé toutes les crises et se définit comme un survivant. Connu pour prendre des risques, il gère son propre hedge fund depuis Genève. 2013 fut une «très bonne année».

Il se lève à 4 heures du matin pour travailler sur les marchés asiatiques. A 8 heures, il a déjà lu toutes les infos et envoyé ses ordres. Philippe Jabre est constamment connecté au marché.
Il écoute, analyse et, comme une éponge, il absorbe les bonnes et les mauvaises nouvelles. «Quand on vient d’un pays comme le Liban, on est sans doute plus résilient. On encaisse mieux les chocs car on en a connu plus dans l’enfance. La bourse est un monde violent, il faut savoir gérer ses amplitudes et les dépasser.»
Philippe Jabre aime la performance et les résultats, mais il parle toujours de long terme. «Il faut regarder la tendance générale plutôt que la valeur immédiate. Aujourd’hui, je vois les jeunes pressés. Ils cherchent la gratification instantanée, mais il faut savoir être patient et allonger le pas. Dans notre métier, l’expérience et les années comptent beaucoup.»
Le temps et les cycles. La vision de Philippe Jabre va de cycle en cycle et ses souvenirs de crash en crash: celui de la bourse en 1987, des taux d’intérêt en 1994, jusqu’à la crise de 2008. Mais lui est toujours là. «La crise a fait du ménage et permis de démasquer les tricheurs. C’est une bonne chose. Mais on a eu tellement de mauvaises nouvelles que les investisseurs sont devenus craintifs.»
Lui est confiant. Les banques centrales ont administré un traitement de choc au malade (le marché), qui s’est remis debout et recommence à marcher. Jabre Capital Partners affiche aujourd’hui 2 milliards sous gestion et un rendement entre 20 et 40% en 2013.
«Tout est une question de cycle. J’ai commencé ma carrière comme employé dans une banque, puis je suis devenu associé dans une petite structure, et j’ai finalement créé ma propre entreprise. J’ai mis mon nom sur la porte. C’est le cycle final. Cela me donne beaucoup de liberté. C’est une immense satisfaction.»
«Pas de performances possibles sans risques!» - -
Philippe Jabre a l’image d’un financier qui prend des risques. Il assume. «Le monde est rempli de gens qui veulent de la performance sans prendre de risques. Mais il n’y a pas de performances possibles sans risques! Je suis venu à Genève car beaucoup de mes clients vivaient ici. J’ai un grand respect pour la rigueur financière des Suisses. Ici, il n’y a pas de déficit. Mais la Suisse a un défi à relever: que veut-elle faire de sa banque privée? La direction n’est pas claire. J’ai l’impression que la manière dont le système politique fonctionne en Suisse empêche un leadership fort. Les autorités devraient adopter des positions plus fortes.»
A 53 ans, Philippe Jabre commence à redistribuer. Son association APJ finance des universités et des bourses d’étudiants au Liban. Il se rend régulièrement dans son pays natal avec sa femme et ses enfants. Retour aux sources naturel pour boucler le cycle.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.