Oerlikon lance un programme d'économies
Le conglomérat industriel Oerlikon, aux mains du milliardaire russe Viktor Vekselberg, compte réaliser des économies de 100 millions de francs par an dès 2016.

Le conglomérat industriel Oerlikon a dévoilé ses projets de restructuration à l'occasion de sa journée des investisseurs 2015. Le groupe schwytzois aux mains du milliardaire russe Viktor Vekselberg explique comment il compte réaliser des économies de 100 mio CHF par an dès 2016 et réorganiser ses différentes unités d'affaires. Ces mesures devraient engendrer des coûts uniques importants ainsi qu'une dépréciation de près d'un demi-milliard de francs.
L'accent sera désormais mis sur la division Surface Solutions, dans laquelle Oerlikon voit un "grand potentiel" en raison de "la demande croissante de la clientèle pour des matériaux plus légers, des propriétés plus durables et de meilleures performances", détaille Michael Süss, président du conseil d'administration d'Oerlikon, cité dans un communiqué.
Le groupe entend poursuivre ses opportunités d'investissement dans ce secteur, mettant à contribution sa trésorerie pour financer la croissance organique et non organique "dans de nouveaux matériaux, technologies, services, secteurs d'activités et marchés". Oerlikon mise notamment sur les procédés de fabrication dits additifs (additive manufacturing, AM) à base de métal.
Dans ce segment, "nous sommes plus grands que les numéros deux, trois et quatre réunis", a claironné face à la presse le directeur général (CEO) Brice Koch. Selon ses dires, alors que la concurrence dispose d'une technologie spécialisée, "la force d'Oerlikon réside dans (sa) large palette de produits".
Cure d'amaigrissement au programme
Les deux autres divisions vont être "ajustées à la dynamique actuelle du marché" dans l'attente d'une reprise. Le CEO a évoqué la suppression de "centaines de postes" sans aller dans les détails, les pourparlers avec les représentants du personnel étant toujours en cours.
La direction entend réduire autant que faire se peut le recours au travail temporaire, indiquant aussi qu'il y aura des retraites anticipées et des départs naturels.
Manmade Fibers accuse le coup du ralentissement du marché chinois, ainsi que la chute des prix du pétrole. La division occupe actuellement quelque 2500 collaborateurs. Les mesures concerneront avant tout les sites en Allemagne et en Chine.
Dans les cas de Drive Systems, le CEO parle de "tempête du siècle", avec l'amoncellement des difficultés dans des secteurs qui représentent près de 70% de l'activité: machines agricoles et de construction, industries minière, pétrolière et gazière.
La division emploie environ 6000 personnes et les mesures toucheront la Chine, l'Inde et l'Italie, alors que 250 postes ont déjà été biffés aux Etats-Unis. Le CEO a cependant rejeté les spéculations autour d'une vente de la division, "il n'en est pas question aujourd'hui".
Les deux divisions devraient par ailleurs profiter de mesures opérationnelles et d'améliorations au niveau des achats. La profitabilité sera ainsi renforcée et les unités préparées à une reprise de la demande du marché, a assuré le CEO d'Oerlikon.
Economies annuelles de 100 millions de francs
Les priorités identifiées par le groupe schwytzois devraient lui permettre, selon le communiqué, de conserver sa position de leader en termes de technologie et de parts de marché. Les économies annuelles dégagées par les mesures de restructuration annoncées devraient se monter à 100 mio CHF dès 2016.
Oerlikon prévient toutefois que les mesures représenteront dans un premier temps des coûts exceptionnels compris entre 90-100 mio CHF, qui seront comptabilisés sur l'exercice 2015.
Par ailleurs, la réorganisation de la division Drive Systems, ainsi que la faiblesse actuelle des marchés finaux, devraient se traduire par une dévaluation du goodwill de l'ordre de 470 mio CHF.
Le groupe schwytzois insiste sur le fait que ces coûts n'auront aucun impact sur sa politique de dividende, et que ses objectifs, hors charges uniques, demeurent inchangés.
Attitude proactive saluée
Dans l'ensemble, les analystes jugent l'attitude proactive de la direction positive. En revanche, les coûts de restructuration et la dépréciation du goodwill ne semble pas avoir été du goût des investisseurs.
Le ralentissement sur le marché chinois dure plus longtemps que prévu pour Manmade Fibers, relève Kepler Cheuvreux, qui estime à 1,4 mrd CHF le trésor de guerre pour les acquisitions dans ce secteur.
Vontobel salue le recentrage du groupe industriel. La restructuration annoncée de Drive Sytsems était attendue depuis longtemps et devrait également s'avérer utile en cas de vente. Pour Baader Helvea, les avantages à long terme de la réorganisation l'emportent sur ses inconvénients.
A la Bourse, la nominative Oerlikon était sérieusement malmenée, se délestant de 5,6% à 10,10 CHF vers 14h30, alors que son indice de référence consolidait ses gains, après une ouverture dans le rouge, (SPI, +0,43%).
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