Les taxis Uber valorisés à 12 milliards de dollars
Déjà implantée à Zurich et bientôt à Genève, la start-up californienne soutenue par Google affiche une valorisation qui vole de record en record.

Ça s’appelle une success story. En moins de 5 ans d’existence, la start-up californienne Uber a conquis quelque 70 villes dans le monde avec son application qui permet de disposer sur appel d’une limousine avec chauffeur. Implantée à Zurich depuis l’année dernière, la société recrute maintenant trois personnes à Genève pour des postes de “city manager”, “community manager” et “logistics and operations manager”. La société se prépare visiblement à lancer des activités à Genève.
Mais difficile d’obtenir des informations substantielles de la part d’Uber. « Uber est en croissance partout dans le monde et Zurich ne fait pas exception. Nous ne communiquons pas le nombre de véhicules dont nous disposons à Zurich, ni quels sont les objectifs sur Genève, ni de précisions sur la date de lancement dans cette dernière ville. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’en moyenne, le temps écoulé entre la commande du client et l’arrivée de la voiture se situe entre cinq et six minutes à Zurich », déclare Rasoul Jalali, manager d’Uber Zurich.
Uber a débuté ses activités à la fin juin 2013 à Zurich, s’associant avec le tennisman Stanislas Wawrinka pour en faire le premier abonné. L’été dernier, Uber disait couvrir la région zurichoise avec une douzaine de véhicules mis à disposition par des compagnies partenaires. Les conducteurs sont des professionnels employés par des sociétés qui proposent des limousines avec chauffeur. Uber n’est pas une compagnie de taxi à proprement parler mais un intermédiaire qui met en relation des clients avec des loueurs de voitures.
Une valorisation toujours plus forte
La valorisation de la start-up connaît une inflation galopante. La firme a séduit des investisseurs tels que Jeff Bezos d’Amazon ou Google Ventures qui y a injecté 258 millions de dollars en 2013. La société était estimée encore récemment au montant – énorme – de 3,5 milliards de dollars. Puis à la mi-mai, le Wall Street Journal indiquait que des discussions ont lieu avec de potentiels investisseurs pour une valorisation à plus de 12 milliards de dollars.
Co-fondateur et CEO, Travis Kalanick (37 ans) emploie actuellement plus de 550 employés et revendique 200 millions de dollars de chiffre d’affaires pour 2013. Ce serial entrepreneur a débuté lors de la bulle internet de la fin des années 90 en développant le moteur de recherche d’échanges de fichiers « peer-to-peer » (particulier à particulier) scour.net. Créée en 2002, sa deuxième compagnie Red Swoosh a été vendue en 2007 pour 15 millions de dollars à la société cotée au Nasdaq Akamai Technologies. Il a ensuite créé Uber.
Comme l’ensemble des services particulier à particulier (peer-to-peer) nés de la révolution internet, Uber bouscule l’ordre établi et engendre une levée de boucliers de la part des acteurs traditionnels. En permettant aux citoyens de mettre en location leur logement pour des visiteurs, le site Airbnb a ainsi provoqué les foudres l’hôtellerie.
Les limousines avec chauffeur d’Uber, plus onéreuses que les taxis standards, visent le créneau particulier de la clientèle d’affaires et de noctambules. Une concurrence encore supportable pour les compagnies de taxis. Mais Uber propose aussi une version Uberpop qui permet à chaque propriétaire de véhicule de devenir chauffeur pour arrondir ses fins de mois. Et ces tarifs-ci sont imbattables. Non disponible en Suisse, cette déclinaison du service crée des conflits qui secouent les capitales européennes.
Au mois d’avril, la «pratique anticoncurrentielle de l’entreprise» a été sanctionnée par le tribunal de grande instance de Berlin. Puis à Bruxelles, le tribunal de commerce a interdit à Uberpop d'exercer, sous peine d'une amende de 10.000 euros pour les chauffeurs pris sur le fait.
Difficile de revenir en arrière car il n’y a pas qu’Uber pour révolutionner les habitudes de mobilité. Les opportunités offertes par l’internet mobile et la « sharing economy » inspirent évidemment une foule d’acteurs. Soutenue par le Touring Club Suisse (TCS), une société lausannoise a par exemple lancé l’application Tooxme qui donne accès à des services de covoiturage, le conducteur touchant 45 centimes sur les 99 centimes que paye le passager.
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