Les salaires des pays du Sud rattrapent ceux du Nord
Et si miser sur les salaires bas des pays en développement n'était qu'un calcul de court terme? Une étude estime que les écarts de rémunérations entre les pays en développement et développés va se réduire significativement d'ici 2030.
Est-il toujours rentable de délocaliser de Suisse vers les pays émergents si la raison principale du choix réside dans les bas salaires? Pas si sûr à en croire la dernière étude du cabinet de conseil PWC (PricewaterhouseCoopers) publiée samedi 28 septembre. - - Selon celle-ci, les écarts de salaires entre économies développées et économies en développement devraient sensiblement diminuer d'ici 2030. Pas de rattrapage intégral à attendre, mais le différentiel pourrait être sensiblement revu à la baisse dans les deux décennies à venir. - - La Chine voit déjà ses salaires décoller - - Le mouvement est déjà engagé avec des rémunérations qui ont augmenté de 181% entre 2004 et 2012 en Chine. Dans le seul secteur textile, la hausse s'accélère même avec +25% en 2012 et sans doute +20% en 2013 . - - Certes, le rattrapage sera progressif et différencié selon le pays concerné. Ainsi, les salaires en Inde et aux Philippines devraient rester parmi les plus faibles au monde. Mais les rémunérations moyennes pourraient néanmoins quadrupler d'ici 2030 dans le sous-continent (de 132 dollars en 2011 à 616 dollars en 2030) et tripler dans l'archipel (de 169 dollars à 581 dollars). - - Le différentiel sera réduit - - Or, en Europe ou aux Etats-Unis, la hausse sera largement moins importante sur la même période: de 3821 dollars à 5022$ en France, de 3482$ à 4574$ aux États-Unis, de 3466$ à 4911$ en Allemagne ou encore de 3433$ à 4665$ au Royaume-Uni. Une croissance comprise entre +25 et +35% pour la plupart des pays développés. - - Logiquement, ces évolutions comparées conduisent à une réduction du différentiel entre les salaires réels (tous coûts salariaux cumulés) entre pays en développement et pays développés. Ainsi, le rapport entre le salaire réel moyen indien et ses équivalents français et allemand devrait passer de 28 et 26 respectivement en 2011 à 8 en 2030. Entre États-Unis et Mexique, le rapport pourrait passer de 7 à 4. - - Les premières relocalisations - - De fait, le ralentissement du mouvement de délocalisations pourrait se poursuivre. Les directions d'entreprises pourraient être moins enclines à fermer leurs sites de production ici pour relocaliser dans les pays où le coût de la main-d’œuvre reste plus bas. - - Mais pas question d'enterrer les délocalisations pour autant. Déjà car cette tendance de rattrapage des niveaux de salaires sera progressive. Ensuite, le différentiel, même en 2030, pourrait rester suffisant pour que certaines sociétés fassent le choix d'une délocalisation de la production ou de certains services en Chine, au Pakistan ou au Brésil. - - Mais surtout, de nouvelles stratégies de délocalisations pourraient émerger. C'est ainsi que H&M a récemment investi en Éthiopie au détriment de ses sites de production textile en Chine . - - Les coûts de l'énergie et du transport - - Main-d’œuvre moins chère que dans les pays où l'évolution est rapide, proximité plus grande avec les marchés principaux (Europe et États-Unis), d'autres avantages peuvent être trouvés. En rapprochant les sites de production des débouchés, les entreprises pourraient ainsi mieux maîtriser la chaîne d'approvisionnement et voir leurs coûts de transport réduits. - - Pas forcément un mauvais calcul à l'heure où les coûts de l'énergie augmentent parfois aussi vite que les coûts de la main-d’œuvre. Car la hausse des salaires est fortement liée à la croissance du PIB, ainsi que l'explique cette vidéo . - -
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