Les PME suisses sont plutôt pessimistes
Selon une enquête du Credit Suisse, les PME helvétiques sont plutôt pessimistes. Les conditions-cadres réglementaires sont le principal frein au développement de leurs activités.

Les petites et moyennes entreprises (PME) helvétiques sont plutôt pessimistes, selon une enquête publiée mercredi par Credit Suisse. Les conditions-cadres réglementaires sont le principal frein au développement de leurs activités. - - Selon l'enquête portant sur 2000 PME, présentée par Credit Suisse à Zurich et Genève, les attentes sont en majorité négatives pour l'évolution des collaborateurs et des qualifications, la dépendance de l'étranger, les conditions de financement, les ressources en matières premières, le contexte économique (concurrence, salaires, niveau de la demande). Les perspectives en matière de conditions-cadres sont très négatives. - - Selon Nicole Brändle Schlegel, responsable de l'analyse sectorielle auprès de Credit Suisse, "même si la situation s'est améliorée, les PME sont toujours loin de l'euphorie". Les PME suisses sont très dépendantes du marché européen, et la crise dans la zone euro n'est pas vraiment surmontée, a-t-elle expliqué. - - En outre, les nouvelles réglementations, les charges administratives, la multiplication des initiatives populaires pèsent sur le climat des affaires. Les seuls facteurs évalués positivement pour l'avenir sont l'environnement de la recherche, les valeurs sociales et les infrastructures. - - Pour les PME de la Suisse romande, les attentes sont meilleures en ce qui concerne les collaborateurs et les qualifications. Sinon, le tableau est à peu près identique. - - DAVANTAGE D'INCERTITUDE - - Le responsable de la clientèle PME de Credit Suisse Genève, Jean-Marie Salina, a nuancé ce constat, estimant qu'actuellement les conditions d'accès au crédit sont particulièrement bonnes grâce aux bas taux d'intérêt. "Les entreprises anticipent probablement des conditions plus difficiles", a-t-il dit. - - De même, le premier facteur de succès pour les PME est actuellement la qualité des collaborateurs. Celle-ci pourrait se dégrader si le personnel qualifié venait à manquer, a commenté M. Salina. "Le niveau d'incertitude est plus grand", a-t-il souligné. - - Une large proportion de PME (80%) a indiqué que la pression concurrentielle avait augmenté ces dix dernières années. La concurrence intérieure accrue est citée par 57% des PME, contre un peu moins de 50% la concurrence étrangère. - - PRÉDOMINANCE DE L'UE À L'EXPORTATION - - Près de 70% des PME exercent directement ou indirectement une activité transfrontière, selon l'étude de Credit Suisse consacrée plus particulièrement aux défis à l'exportation. Les PME contribuent à hauteur de 20% du total des exportations suisses de marchandises. - - La part du secteur des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) est la plus haute. Avec l'horlogerie, elle représente 68% des exportations des PME. - - L'Allemagne reste de loin le principal marché d'exportation des PME dans le secteur industriel, alors que 50% de celles-ci exportent vers l'Union européenne (UE). Mais les pays émergents progressent. - - Les PME industrielles étaient 17% à exporter vers ces pays il y a dix ans, 21% il y a cinq ans et 28% actuellement. La part de l'Asie a passé de 11% il y a dix ans à 22% aujourd'hui. - - "Les PME restent fortement axées sur les marchés frontaliers de l'UE, mais pensent en même temps que leurs exportations vont augmenter vers les pays émergents et baisser vers la Grande-Bretagne, la France et l'Italie", a affirmé Nicole Brändle Schlegel. - - ACCORD URGENT AVEC LES ETATS-UNIS - - Pour contribuer à diminuer leurs coûts, plus de la moitié des PME interrogées veulent d'autres accords de libre-échange, en particulier avec les pays émergents. Un accord de libre-échange de la Suisse avec les Etats-Unis est considéré comme le plus urgent, alors qu'aucune négociation n'est en cours. - - Au second rang viennent des accords de libre-échange avec la Chine (il entrera en vigueur en juillet), avec la Russie, gelé depuis l'éclatement de la crise en Ukraine, et avec le Brésil. - - Selon les analystes de Credit Suisse, la part des exportations helvétiques vers les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) devrait passer de 11% à 22% en 2035. Vers l'Europe, elle baissera simultanément de 51% à 40% et pour l'Allemagne de 19% à 9%.
AWP
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