Les échecs de fusion se multiplient

Depuis le début de cette année, les échecs se multiplient à nouveau: à commencer par le rachat pour 160 milliards de dollars d’Allergan par Pfizer.
Si le montant des fusions-acquisitions d’entreprises a atteint l’an dernier un niveau record (4700 milliards de dollars), nombre d’entre elles ont fini par avorter. Depuis le début de cette année, les échecs se multiplient à nouveau: à commencer par le rachat pour 160 milliards de dollars d’Allergan par Pfizer (laboratoires pharmaceutiques).
Selon les calculs de Thomson Reuters, des transactions pour un montant total de 382 milliards de dollars ont avorté au cours des premiers mois de 2016. Soit un montant équivalent à la moitié des opérations annoncées.
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Il faut encore y ajouter les revers en cours de négociations: par exemple, les opérateurs français de télécoms Bouygues et Orange n’ont finalement pas réussi à s’entendre. Thomson Reuters relativise néanmoins ces échecs. Depuis 2008, ces derniers ne représentent que 16% à 18% des transactions qui ont été conclues en Europe et aux Etats-Unis.
Pertes pour les banques
C’est surtout outre-Atlantique que le climat s’est assombri pour les fusions. D’abord, les autorités américaines cherchent à contrer les délocalisations fiscales (l’impôt de 25% sur les bénéfices est élevé). Elles ont remporté une victoire importante avec le renoncement (provisoire?) d’exil de Pfizer à l’étranger. Ensuite, l’administration tente de bloquer les transactions qui déboucheraient sur la création de monopoles. Elle s’oppose notamment à l’alliance entre Halliburton et Baker Hughes (services pétroliers) et à celle entre Office Depot et Staples (fournitures de bureau).
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Pour les banques d’affaires, les pertes sont importantes. La fusion entre Pfizer et Allergan aurait dû rapporter environ 240 millions de dollars à six d’entre elles.