Les PME suisses, grandes absentes du web
Sites internet dépassés, mauvais référencement, latence de près de 10 secondes sur mobile, 90% des PME suisses peinent à atteindre le consommateur sur la toile selon une étude de localsearch. Un facteur susceptible d’aggraver le fossé numérique, à l’heure où 71% des contacts clients commencent par une recherche en ligne.

Le résultat du scan de près de 18'000 PME suisses, mandaté par le prestataire localsearch , est sans appel: 90% des entreprises analysées «ignorent des recommandations de SEO élémentaires» (Search engine optimization, stratégies visant à être référencé de manière optimale sur les moteurs de recherche), avec pour conséquence un risque croissant de «ne plus être trouvées à l’avenir» par le client potentiel.
Un constat d’autant plus préoccupant que 90% des consommateurs suisses utilisent internet et plus des trois-quarts d’entre eux consultent en ligne avant d’établir le contact commercial.
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Point essentiel soulevé par l’analyse, 44% des sites internet n’ont pas été mis à jour en l’espace d’une année. Pour Stefano Santinelli, CEO de localsearch, le handicap est double: «D’une part, on constate un grand nombre d’inexactitudes, y compris sur des données aussi simples que des horaires d’ouverture, ce qui peut nuire au commerce et à la réputation. D’autre part, Google valorise dans le référencement les sites régulièrement remis à jour et donc pénalise les autres.»
Les sites sont également souvent mal designés, particulièrement pour les smartphones, certains ne disposant pas d’une version mobile propre. Conséquence: une interface peu attractive et des temps de latence souvent rédhibitoires. De 3,8 secondes pour le chargement d’une page web sur ordinateur, le lag monte à plus de 9 secondes en moyenne sur mobile pour les sites internet des PME suisses, ce qui interpelle Stefano Santinelli: «Quand on sait qu’aujourd’hui plus de la moitié des utilisateurs quitte un site à plus de 3 secondes d’attente, l’impact sur le business peut être conséquent.»
Décalage avec le consommateur connecté
Mal référencées sur Google, les PME suisses peinent également sur les réseaux sociaux, seules 24% d’entre elles étant présentes sur Facebook et 16% sur Instagram. Le décalage avec le consommateur suisse, de plus en plus connecté, est flagrant sur la question des réservations en ligne. Alors que 66% des Suisses y ont recouru au moins une fois sur les trois derniers mois, seules 10% des PME parmi les 300'000 clientes de localsearch proposent déjà l’option.
Les PME suisses sont également mal positionnées sur l’e-commerce, qui croit en volume au rythme de 8 à 10% ces dernières années en Suisse, et dépasse déjà les 13 milliards de francs. Un point sur lequel la sécurisation rentre en compte. Là encore, dans une large part des cas, les basiques ne sont pas respectés selon Stefano Santinelli: «Plus de 40% des sites analysés ne disposent pas d’un certificat SSL, qui assure que le site est authentique et les données cryptées. Le risque porte sur consommateur mais aussi sur l’entreprise en termes réputationnel. De plus, cela nuit au référencement, Google étant particulièrement attentif sur ce point.»

Opportunité pour les prestataires
L’étude menée par localsearch est loin d’être désintéressée. Le spécialiste de l’annuaire téléphonique, historiquement très actif commercialement auprès des PME, notamment pour la vente de publicité dans l’annuaire, a mené depuis 2014 une refonte profonde de son modèle d’affaires . Près de 30% de son chiffre est désormais réalisé auprès de PME suisses dans la prestation de services internet, avec des offres allant de la mise à jour régulière du site jusqu’à des campagnes sur des réseaux sociaux, en passant par la gestion du référencement sur une quarantaine d’applications comme Tripadvisor ou Google et la réservation en ligne. 10'000 sites sont désormais sous contrat et 30'000 PME externalisent ainsi leur visibilité sur les principaux canaux. L’entreprise envisage prochainement de proposer un outil d’e-commerce clé en main.
Pour Stefano Santinelli, la partie est toutefois loin d’être jouée, avec l’évolution de l’internet vers le vocal, qui va amener à repenser la visibilité des PME sur la toile: «37% des Américains effectuent déjà une partie de leurs requêtes en vocal, et le mouvement pourrait gagner l’Europe. La géolocalisation va compter d’avantage et les assistants auront tendance à orienter vers les entreprises connues, avec un choix peut-être moins large que sur une page internet lue. Les stratégies de captation devront s’y adapter.»
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