Les clés de la productivité dans une entreprise
Comment améliorer la productivité de ses employés ? Si seulement une réponse universelle existait à cette question. Des pistes existent, et des chercheurs se sont par exemple intéressés au lien entre bonheur et efficacité.

Microsoft Japon a instauré des semaines de quatre jours. Résultats: des économies d’électricité, moins de rendez-vous inutiles et davantage de travail réalisé en un laps de temps plus court. Cet exemple n’en est qu’un parmi d’autres, et la société est loin d’être la seule à s’essayer à ce type de fonctionnement. Des employeurs attractifs comme Google sont connus pour proposer des horaires de travail flexible à leurs ingénieurs. Un journaliste du New York Times s’était rendu dans les locaux du géant américain . Y régnait une sorte de chaos organisé, avec des employés qui ont établi eux-mêmes leur espace de travail. Dessins au mur, tapis de course devant le bureau ou encore chien qui dort dans le bureau sont autant de possibilités. Une des employées interrogée soulignait la différence avec son précédent travail. Elle devait se montrer disponible 24h sur 24, tous les jours. «Ici, vous n’avez pas à montrer que vous travaillez, ou agir comme si. La culture ici est de se déconnecter durant les weekends. Les gens ont une vie.» Un papier de l’Etude Suisse sur la Santé évalue à quel point les employés suisses sont touchés par le stress au travail. Entre ceux qui travaillent plus de dix heures par jour, ceux qui craignent de perdre leur emploi ou ceux qui témoignent de trop fortes exigences de la part de leurs supérieurs, le stress est bel et bien présent. Le syndicat Unia, puissant en Suisse, dénonce régulièrement les pressions exercées sur les différents corps de métier. Par exemple:
Des tentatives
Concrètement, la recherche de la productivité au travail est constante. Le recours aux centres de coworking est de plus en plus utilisé. De grandes entreprises suisses comme étrangères ont choisi de s’offrir des bureaux plus près du lieu de résidence de leurs employés, pour leur permettre d’avoir moins de trajets à effectuer. Avec sa semaine de quatre jours, Microsoft Japon a annoncé une hausse de la productivité de 40%. Mieux que cela, les demandes de congé ont diminué, le nombre de pages imprimées a considérablement diminué et la consommation d’électricité a diminué de presque 23% dans les bureaux.
Autre exemple avec une étude de la Harvard Business Review . Une expérience de deux semaines plus tard, Steve Glaveski arrive à la conclusion qu'il vaut mieux bien travailler six heures par jour que de pousser à huit heures. La raison est simple: il évoque une sorte de fluidité du travail, discutée notamment par de nombreux psychologues. Si la personne s'y tient, l'efficacité est à portée. Sauf que la réalité du terrain est bien différente, et que l'employé est constamment distrait. Sont notamment évoqués les nombreux emails qui cassent le rythme, l'apparition du smartphone ou encore les collègues qui entament la discussion à des moments critiques.
Réel lien entre employé heureux et travail fructueux?
La corrélation entre un employé heureux et une productivité au travail est-elle véritablement établie ? Des chercheurs des universités de Rotterdam, Oxford et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) se sont posés la question. Leur étude se nomme «Does Employee Happiness Have an Impact on Productivity ?» (Est-ce que le bonheur des employés a un impact sur la productivité?) porte sur des employés de call centers situés sur onze points géographique au Royaume-Uni. Le lien entre le bonheur (happiness dans l’étude) et le nombre de ventes réalisées est prouvé. «Nous avons découvert que lorsque les employés sont plus heureux, ils travaillent plus vite en réalisant davantage d’appels par heure travaillée et - plus important - parviennent à convertir davantage de ces appels en ventes (tout en maintenant la satisfaction des clients» concluent les chercheurs. Une conclusion qui paraît logique, mais qui représente tout de même une avancée pour les chercheurs. Jusque-là, les études étaient concentrées sur l’effet de mesures prises par une entreprise, et non sur l’état émotionnel du travailleur lui-même. Clement Bellet, Jan-Emmanuel de Neve et George Ward ont tenté d’isoler des variables potentiellement impactantes. Ils ont ainsi vérifié si les conditions météorologiques avaient une quelconque corrélation avec le bonheur des employés.
Une autre étude menée par des chercheurs du MIT, du Boston College, et des universités du Minnesota, Caroline du Nord, Pennsylvania Stage, Portland ainsi que d’Harvard pose la question suivante: «Est ce qu’une initiative de flexibilité/support réduit les intentions de rotations et de sorties ?» L’idée était de mesurer les intentions des employés à l’égard de l’entreprise s’ils avaient davantage de liberté dans leur horaire. Pour cela, ils ont comparé un groupe soumis à l’initiative «STAR» à un groupe de contrôle sous des conditions de travail normales. Le constat est clair: davantage de flexibilité au travail résulte en une plus grande fidélité envers l’employeur. D’un point de vue productivité, le fait d’avoir des personnes qui connaissent un peu la maison et ne doivent pas être formées pendant des mois représente un avantage. Même si la question se pose ensuite, une fois les années écoulées.
Dans la Harvard Business Review, les questions sur l'efficience font légion.
Le travail, c’est la santé. La santé, ce sont des coûts
Difficile de parler de productivité uniquement sous le prisme des gains. Les coûts ont également leur impact, et pour qu’une entreprise ait de bons résultats un équilibre doit se créer. Selon le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) , l’absentéisme et les coûts liés à la maladie et à l’invalidités se chiffrent chaque année à environ 4,2 milliards de francs suisses.
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