Le tarot peut-il aider à prendre des décisions?
Le jeu de cartes a de plus en plus la cote auprès des patrons et des managers qui l’utilisent lorsqu’ils doivent effectuer des choix stratégiques ou pour améliorer les rapports entre collaborateurs.
Ai-je le bon associé? Comment va évoluer l’entreprise? Quels sont les risques auxquels elle peut être confrontée? Comment communiquer au mieux à l’interne? Un entrepreneur ou un directeur à la tête d’une organisation a de nombreuses responsabilités, en général beaucoup de pression et des décisions importantes à prendre au quotidien. Comment l’aider à choisir les meilleures options pour son entreprise? La tarologie est un moyen de plus en plus utilisé par certains patrons qui se retrouvent face à des choix critiques quant à la manière de gérer leurs affaires. Mais aussi par des collaborateurs qui cherchent des réponses à leur avenir professionnel.
En effet, la pratique du tarot n’est plus le seul fait d’illuminés à la recherche d’aura mystique ou d’ésotérisme. Elle intéresse à présent les cadres haut placés dans des entreprises et dans des gouvernements. «Ces personnes ne cherchent pas la voyance mais veulent savoir s’ils prennent les bonnes décisions stratégiques, explique Kevin Meunier, tarologue et coach en entreprise. Dans ce type de pratique, la personne en face de vous est l’acteur du résultat.»
Dany Chapuis, qui tire les cartes depuis plus de trente ans à Genève, affirme que la moitié de sa clientèle est représentée par des chefs d’entreprise, des DRH, des patrons et des entrepreneurs. En mélangeant astrologie et tarot, la cartomancienne donne des dates importantes pour l’entreprise mais dirige aussi ses interlocuteurs vers les bons choix à prendre.
Comment ça se passe?
Selon les spécialistes, l’interprétation des Arcanes issus d’un tirage du tarot de Marseille permet de tout savoir sur une entreprise et son fonctionnement. Ainsi, l’avenir d’une société peut être lu comme dans un livre, non pas par voyance, mais par logique.
«Le simple fait de tirer une carte pour représenter l’entreprise, un secteur ou un dirigeant, permet de savoir dans quel type de dynamique on se trouve», explique Kevin Meunier. En règle générale, le tarologue va tirer plusieurs cartes pour identifier où est le problème: est-ce au niveau du marketing, du management, de la communication interne ou encore d’une personne en particulier? Quel est l’objectif précis du manager? Ensuite, il va analyser les stratégies utilisées et quelles sont celles qui devraient être mises en place pour obtenir le résultat espéré. Sans oublier l’aspect psychologique et émotionnel. «Quand on s’entretient avec un patron, c’est intéressant d’observer la différence entre la dynamique qu’il pense adopter et celle qu’il adopte en réalité.»
Ensuite, il faut interpréter les cartes: le valet, par exemple, symbolise l’hésitation, le doute. Le roi représente les notions de partage, d’échange. Chez la reine, on retrouve un mouvement intériorisé et autocentré. Chez le cavalier, on observe une énergie volontaire mais parfois dispersée. Qu’en est-il de la carte de la Mort, celle que tout le monde craint?
«Si vous hésitez à engager quelqu’un et qu’en description de son caractère vous tirez la grande faucheuse, c’est plutôt un bon signe: il s’agira d’une personne qui se donnera à fond pour son job, explique Kevin Meunier. Elle fera tout pour être efficace, pour se dépasser et obtenir des résultats, mettant de côté ses émotions et ses états d’âme. Le seul risque, c’est qu’elle veuille être calife à la place du calife. Elle ira jusqu’à trancher des têtes, même celles couronnées. Quant à la carte du Diable, il s’agit du génie créatif, capable de folie artistique, celui qui prend la boue et la transforme en or. Il est vilain, mais il rameute des adeptes fidèlement rattachés à lui. Parfait pour le marketing et la comm.»
Il faut également savoir interpréter les différentes familles du jeu: celle des bâtons (l’action directe sur le terrain), celle des épées (qui donnent des ordres, des directives) et celle des coupes (le relationnel et la bonne entente).
«Résoudre des blocages»
«En tirant les cartes et en observant ce qui se passe dans l’entreprise, on perçoit très vite les équilibres ou les déséquilibres et les incohérences dans les différents services», ajoute Kevin Meunier. L’entrepreneure genevoise Michèle S.*, qui consulte une tarologue depuis plus de vingt ans, témoigne: «Cela m’a beaucoup aidée à prendre de nouvelles orientations lors de blocages dans mon entreprise. Le tarologue ouvre la voie, mais ensuite c’est à vous de prendre les décisions.»
Tirer les cartes en entreprise nécessite des compétences en coaching, en psychologie, en stratégie et en communication. «Mon travail, est de compiler «pré-voyance» et écologie de l’entreprise. Que cela soit pour les sociétés en difficulté afin de les aider à se relever, ou pour les startups prometteuses qui souhaitent devenir prospères. L’idée étant de donner un aspect moderne au tarot, de le dépoussiérer, loin de son aspect parfois mystique», détaille Kevin Meunier.
Même son de cloche de la part de Blaise-Alexandre Le Comte qui se veut «tarosophe». Selon le blogueur, ancien président du Parti libéral genevois, il existe une certaine sagesse dans le tarot: «On va résoudre des blocages en décelant, grâce à une sensibilité aux énergies, les mauvaises interactions entre collègues ou les ambages entre différents services. Les cartes peuvent être un instrument de lecture des problèmes de l’entreprise.»
Expert versus charlatan?
Comment faire la différence entre un professionnel et un escroc? «Il faut premièrement faire la nuance entre un tarologue qui interprète les cartes et un taromancien qui lit l’avenir, explique Kevin Meunier. Les deux peuvent faire leur travail sérieusement, mais là où le taromancien se fiera à son intuition, le tarologue étudiera le tarot tel qu’il le voit et sera capable de montrer sur les cartes la raison de son interprétation. Quant à l’imposteur, son rôle consistera à bluffer, épater et convaincre. Il utilisera des outils de charlatan comme l’arc-en-ciel (dire quelque chose puis son exact contraire quelques minutes plus tard) ou le barnum (raconter un fait ou un élément tellement général que tout le monde pourra s’y retrouver). Il entretiendra le culte de sa personnalité.»
Selon Kevin Meunier, un bon tarologue n’est pas là pour épater ni charmer. Il mettra le doigt sur ce qui fait mal, avec tact, mais sans complaisance, dans un objectif d’efficacité. «Le charlatan va essayer de vendre un don, une hérédité qui n’existe pas, car en réalité, tout le monde peut lire les cartes. Cela s’apprend comme un langage. Il s’agit avant tout d’observation, d’analyse, d’intelligence émotionnelle et de psychologie. Le tarot est devenu un outil de gestion humaine à part entière.»
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