Le flop collaboratif des réseaux sociaux d'entreprise
De plus en plus de grandes entreprises ont lancé des réseaux sociaux internes pour développer un esprit collaboratif mais dans les faits, le "décloisonnement" attendu n'est pas au rendez-vous.

De plus en plus de grandes entreprises ont lancé des réseaux sociaux internes pour libérer les initiatives et développer un esprit collaboratif mais dans les faits, le "décloisonnement" attendu n'est pas au rendez-vous, souligne lundi une étude.
Au contraire, "ces outils renforcent la relation manager-collaborateur" en se superposant aux organisations hiérarchiques existantes, conclut cette étude de l'école de formation au management des ressources humaines IGS-RH.
Les réseaux d'entreprise "ne développent pas les interactions collaboratives, spontanées et décloisonnées entre les salariés qui étaient pourtant leurs premiers objectifs", affirme son auteur, Jean Pralong, professeur de gestion en Ressources humaines à l'IGS-RH.
Sa conclusion s'appuie sur trois enquêtes: un sondage en ligne auprès d'un échantillon de 1.200 salariés, une analyse des pratiques de 4.500 salariés de deux grandes entreprises du CAC 40 dotées d'un réseau social interne (l'une dans l'énergie, l'autre dans les services informatiques), et une cinquantaine d'entretiens approfondis dans ces deux sociétés.
Un réseau social interne est une application en ligne permettant le partage d'informations entre membres d'une même entreprise. Il permet par exemple à des salariés d'organiser des groupes de discussions ou des services partagés (ex: covoiturage).
Dans les deux cas d'entreprises étudiés, seulement 25% des salariés utilisent les outils (workplace de Facebook, Yammer de Microsoft), selon l'étude.
Les salariés sont encore très réticents car il voient ces réseaux comme un moyen risqué de se mettre en avant. Ils craignent de commettre des erreurs ou d'envoyer des contributions qui pourraient être jugées de piètre qualité, il y a une "crainte du contrôle".
Les salariés doutent aussi de la pertinence des informations qui circulent sur ces réseaux et ne veulent pas perdre de temps.
L'étude distingue plusieurs profils de salariés: les "passifs" (48%) et les "réfractaires" (29%), les "adopteurs" (17%), qui ne craignent pas de s'exposer, et les "tactiques" (6%), utilisant cette "mode" du réseau social "pour être bien vu".
58% des entreprises de plus de 5.000 salariés sont dotées d'un réseau social, selon une étude Lecko-OpinionWay de 2016, citée dans cette enquête. Elles dépensent "en moyenne 4 à 5 euros par salarié et par mois" pour les faire fonctionner, selon M. Pralong.
AFP
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