Le pôle d’excellence genevois de l’industrie aéronautique menacé ?
Saint Jean Aero Suisse a été mise en faillite voici quelques jours. Retour sur un immense gâchis. -

Le 28 juin 2018, le président du groupe Saint Jean Industries, le Français Emile di Serio, était nommé président du Geneva Aero Industry Network (GAIN). Or, l’Office cantonal des faillites a ouvert la faillite de Saint Jean Aero (Suisse) SA le 10 janvier dernier. Au mieux de sa forme, cette société employait 55 personnes mais sous une autre raison sociale : Derendinger & Cie. Retour sur un sacré gâchis.
Une histoire qui remonte à 1946
Comme indiqué, Saint Jean Aero (Suisse) n’a vu le jour qu’en juin 2011, après que le groupe RUAG Aerospace lui ait cédé les actifs et les passifs de Derendinger & Cie. L’histoire de Saint Jean Aero débute donc en 1946 sous le nom de Derendinger. Il semble que ce n’est que bien plus tard que cette PME familiale s’est reconvertie dans le segment de l’industrie aéronautique. En 1994 déjà, étranglée par de grosses difficultés de liquidités dues à d’importants investissements (10 millions) réalisés juste avant la brusque remontée des taux en 1980-1990-1991, la société changeait de propriétaire. Feu Pierre Derendinger cédait la majorité du capital au financier français Didier Tibessart. Deux restructurations financières étaient alors menées sous la houlette du banquier François Rouge et de son client Didier Tibessart, en 1994 et 1996. Pour répondre à un environnement en pleine évolution, la société avait mis en place un trio : Pierre Derendinger restait en charge de tous les aspects techniques liés à l’exploitation, Didier Tibessart présidait le conseil et François Rouge gardait la main sur la stratégie financière de la PMI. L’année 1998 était marquée par l’excellente nouvelle de l’obtention d’une commande de 22 millions de dollars sur dix ans de Boeing pour des pièces aéronautiques de précision. En mai 2001, Didier Tibessart cède la majorité des actions au groupe RUAG Aerospace. Puis, au départ à la retraite de Pierre Derendinger, il s’empare de la totalité des actions. On compte alors une quarantaine d’employés dans les locaux de Plan-Les-Ouates.
Changements d'actionnaire
Troisième changement d’actionnaire au 1er juin 2011 : cette fois-ci, c’est RUAG qui abandonne le navire et cède son site genevois à Saint Jean Aero, filiale du groupe français familial Saint Jean Industries. Le porte-parole de RUAG déclarait alors que son groupe avait décidé de vendre car le site de Plan-les-Ouates ne parvenait pas à être rentable depuis la crise. RUAG, contrôlé par la Confédération, avait même envisagé de fermer ce site. Actif dans la fabrication de composants en aluminium et en fonte pour le marché automobile et basé à Belleville-sur-Saône, le groupe français souhaite alors tenter une diversification. Emile Di Serio, le CEO de Saint Jean Aero, expliquait alors se donner 4 ans pour retrouver la croissance : «L’objectif est de consolider la clientèle existante. Mais aussi d’aller à la rencontre de prospects. Parmi ceux-ci, EADS représente une première cible pour l’ensemble du groupe Saint Jean », pouvait-on lire dans une interview donnée à l’Agefi. En mai 2012, le CEO annonçait un chiffre d’affaires de neuf millions réalisés sur un exercice de sept mois et 38 salariés. La Fondation d’Aide aux Entreprises (FAE) a permis alors à l’équipe de Saint Jean Aero d’obtenir un financement total de 21 millions de francs auprès de la BCGe. Peu après, en novembre 2012, la société annonçait avoir obtenu ses premières commandes d’EADS.
Plus récemment, en juin 2017, un « pôle d’excellence dans le domaine de l’industrie aéronautique » est créé sous l’impulsion du conseiller d’Etat Pierre Maudet. Il est formé des entreprises Jean Gallay, Kugler Bimétal, Mercury Mission Systems International. Niklaus, Saint Jean Aero et TUAG. Ces entreprises collaborent au renouvellement de leur certification EN9100 nécessaires pour proposer.
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