Le financier suisse qui aimait trop l’or
Déjà dans le collimateur des Etats-Unis, un Franco-Suisse intéresse aussi les justices suisse et française… pour une mine d’or au Mali qui ne produit guère de pépites mais ruine beaucoup de gogos.

Tout commence par une fort belle histoire, à moins qu’il ne s’agisse d’une légende. Au XIV e siècle, Mansa Moussa, roi de l’ancien empire du Mali, serait parti à La Mecque avec dix tonnes d’or provenant de la mine de Kodiéran. Une colline à 300 kilomètres au sud-est de Bamako, la capitale. Encore aujourd’hui, la mine recèlerait une teneur de 1,8 gramme d’or par mètre cube. Il faut donc de gros moyens financiers pour remuer des tonnes de terre et de roches afin de récupérer un peu de métal précieux. Aliou Diallo, homme d’affaires malien, propriétaire de la concession via la société Wassoul’or, décide de lever des fonds en bourse. Il est conseillé par O. C., un Franco-Suisse qui a commencé sa carrière à Credit Suisse, pilotant les grands comptes moyen-orientaux. Son intérêt pour cette région du monde a depuis convaincu O. C. de s’établir aux Emirats arabes unis. En 2010, Pearl Gold, société cotée sur le marché libre à la Bourse de Francfort, récupère 25% de Wassoul’or. Tout va très bien et Amadou Toumani Touré, président de la République du Mali, inaugure en grande pompe en février 2012 les nouvelles installations de Kodiéran. Aliou Diallo remet au chef de l’Etat, devant les caméras, le premier lingot d’or sorti de la mine. Le cours de l’action de Pearl Gold s’envole immédiatement à 13 euros.