L’âge de raison pour les résidences pour seniors
Le segment des maisons de retraite premiums, encore marginal en 1989, est aujourd’hui chéri par les investisseurs, malgré de faibles marges.
De l’eau a coulé sous les ponts depuis le reportage de Bilan de juin 1989 (lire ci-contre). Mais il reste d’actualité car les investisseurs institutionnels continuent de miser sur les résidences pour personnes âgées. Cependant, il faut distinguer les 1560 EMS «conventionnés», où l’exploitant n’encaisse que les services hôteliers, et les quelques dizaines de résidences premiums, telles La Gracieuse à Lonay (exploitée par le groupe français Emera) ou La Gottaz à Morges (en mains de Tertianum, leader sur le marché suisse)
où les pensionnaires ont les moyens de prendre en charge la totalité des coûts.
Ce secteur s’est consolidé en trente ans. Ainsi, la société suisse Tertianum appartient depuis 2013 à Swiss Prime Site (SPS), qui a racheté également SENIOcare (2015), puis BOAS Senior Care (2016). Aujourd’hui, Tertianum réalise un chiffre d’affaires de 488 millions avec ses 80 EMS et résidences. Cela représente près de 4500 collaborateurs, dont près d’un millier en Suisse romande. Depuis la reprise de la Gottaz par Tertianum, celle-ci a ajouté des services, comme des dames de compagnie ou la possibilité de manger à toute heure de la journée. «L’idéal est de combiner un EMS avec des appartements adaptés. Cela permet de financer un certain nombre d’emplois, que ce soit en cuisine, ou des veilleuses et du personnel d’animation», témoigne Nicolas Crognaletti, directeur général de Tertianum Romandie.
Mi-maison, mi-hôtel
En 1989 Les traditionnelles maisons pour retraités prennent un coup de vieux, remarquait Bilan dans son premier numéro. De nouvelles résidences assurent indépendance, sécurité et confort à une clientèle aisée et plutôt cultivée, telles La Gracieuse à Lonay ou Gottaz-Senior à Morges. Elles commencent aussi à séduire les institutionnels.