La médecine chinoise séduit les Suisses
L’acupuncture connaît toujours plus d’adeptes, chez les médecins et les patients. Les cabinets se multiplient, à l’image de Sinomedica qui ouvre son sixième centre ces jours à Zurich.

En Suisse, 5% de la population fait appel à l’acupuncture. Cette médecine complémentaire, remboursée depuis le 1 er janvier 2012 par les assurances-maladie, est la plus populaire après l’homéopathie. Les cabinets médicaux spécialisés en acupuncture et en médecine traditionnelle chinoise se sont donc multipliés en Suisse depuis le milieu des années 2000. Citons SinoSanté (neuf centres en Suisse romande), Sinatura (trois), China Clinic ou encore Sinomedica.
Ce dernier cabinet est emblématique du développement de ce secteur. Né en 2001 à Locarno, Sinomedica ouvrira un nouveau centre en septembre sur 500 m 2 au Stadthausequai 15 à Zurich. Ses trois associés, le D r Massimo Fumagalli, 46 ans, Riccardo Braglia, 54 ans, et Marc Aubert, 48 ans, ont déjà ouvert cinq centres, trois au Tessin, un à Genève et un à Lausanne où Daniel Brélaz est traité pour ses problèmes de poids. «En tout, nous serons une quarantaine», résume le D r Fumagalli.
A la différence de ses concurrents, Sinomedica ne s’appuie plus sur des médecins chinois venus avec des visas temporaires et travaillant avec des interprètes. «Nous avons changé d’optique à partir de 2009. Désormais, la majeure partie de nos praticiens sont des médecins suisses ou européens doublement diplômés en médecine occidentale et en médecine traditionnelle chinoise. Selon moi, ils ont une meilleure compréhension du patient occidental.»
Ainsi, le vice-chef de l’anesthésie de l’Hôpital de Locarno est un spécialiste en acupuncture. Il a pratiqué l’anesthésie par acupuncture pour plus de 300 patients. En Suisse, il y a près de 600 médecins ayant une formation de médecine chinoise certifiée par l’Association suisse des médecins acupuncteurs (ASA).
Le fondateur des centres Sinomedica était parti vivre un an en Inde durant ses études de médecine où il a notamment œuvré auprès des enfants abandonnés vivant dans la gare de Howrah à Calcutta. Un médecin ayurvédique lui donnait des herbes pour l’aider dans sa tâche. De là lui est venue une certaine ouverture pour la médecine traditionnelle chinoise.
Après être rentré en Suisse pour y finir sa médecine à Bâle, il a décidé en 1994 de laisser de côté sa spécialité (la gastroentérologie, comme son père) pour la médecine chinoise. Parti à Taïwan avec - sa femme pour y apprendre le mandarin, il a ensuite entrepris des études dans une université pékinoise dédiée à la médecine traditionnelle, avant de compléter - sa formation à New York.
Exporter le concept? - -
Après avoir ouvert ses premiers centres Sinomedica à Locarno, puis à Lugano avec un médecin chinois, Massimo Fumagalli s’est associé à un ami de longue date, Riccardo Braglia, CEO du groupe de pharma tessinois Helsinn. Ce dernier avait été sélectionné par Ernst & Young pour représenter la Suisse dans le cadre du World Entrepreneur of the Year 2013. Il dirige cette entreprise fondée en 1976 à Chiasso par son père et qui s’est spécialisée dans les médicaments d’accompagnement aux thérapies du cancer.
Marc Aubert les a rejoints en janvier 2012 en tant qu’administrateur-délégué et directeur opérationnel. Ancien délégué du CICR et auteur du premier guide francophone sur l’Ethiopie, ce dernier avait rencontré Massimo Fumagalli en Chine en 1996. A l’époque, Marc Aubert travaillait à Pékin pour un transporteur allemand. Il a ensuite rejoint le département de la communication institutionnelle de Serono, puis de Merck Serono.
Ensemble, les trois associés ont créé le centre de Lausanne situé sur 500 m 2 place Saint-François, avec six médecins. Après l’inauguration de Zurich, ils planifient l’ouverture de centres à Berne et à Bâle et réfléchissent à exporter leur concept hors de Suisse.
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