L'UE autorise sous conditions la reprise de Syngenta par ChemChina
La Commission européenne autorise le rachat de Syngenta par ChemChina, au lendemain de celui accordé par le régulateur américain.

La Commission européenne a donné son feu vert à la reprise de l'agrochimiste Syngenta par le géant ChemChina, au lendemain de celui accordé par le régulateur américain . Elle soumet toutefois cette autorisation à une condition, à savoir la cession de parts significatives de l'activité "pesticides et régulateurs de croissance végétale" des deux groupes en Europe, indique mercredi l'instance communautaire. Ces impératifs concordent avec les propositions énoncées par ChemChina. - - Ces dispositions doivent éviter une réduction de la concurrence sur les marchés des pesticides et des régulateurs de croissance végétale sur le Vieux Continent. "ChemChina a proposé d'importantes mesures correctives, qui répondent pleinement à nos préoccupations (...), ce qui nous a permis d'autoriser l'opération", affirme Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la politique de concurrence, citée dans un communiqué. - - Le feu vert donné par Bruxelles ne constitue pas une surprise. Il survient juste après celui mardi de la Commission de la concurrence américaine (FTC) qui, elle, avait réclamé la vente de trois pesticides appartenant à Syngenta pour le marché aux Etats-Unis. - - ChemChina est présent en Europe par le biais de sa filiale israélienne Adama, spécialisée dans les pesticides génériques. Dans ce créneau, cette société est le premier producteur mondial. Adama est un concurrent générique proche et important de Syngenta sur nombre de ces marchés, souligne la Commission européenne. L'agrochimiste rhénan, pour sa part, est le premier fournisseur global de pesticides. - - Une simple addition des activités des deux groupes aurait permis à ChemChina de détenir des parts de marché "élevées", les concurrents restants étant peu nombreux, explique la Commission. - - Dans la famille des pesticides, cette réduction de la concurrence aurait concerné les fongicides, les herbicides, les insecticides et les produits de traitement de semence. L'instance européenne met également en exergue la position dominante du géant chinois dans les régulateurs de croissance végétale pour les céréales dans plusieurs Etats membres de l'UE. - - Cessions tous azimuts - - Les conditions imposées par la Commission européenne correspondent aux propositions faites par ChemChina. Le groupe chinois s'est engagé à vendre une "partie significative" de ses activités pesticides. - - Il se débarrassera ainsi des fongicides et des insecticides pour les céréales, les fruits et le colza ainsi que les herbicides pour les céréales, le maïs, les tournesols et les légumes. Ces cessions concernent également les produits de traitement de semences pour les céréales et la betterave sucrière. - - ChemChina vendra par ailleurs 29 pesticides génériques en cours de développement d'Adama, une grande partie des affaires "régulateurs de croissance végétale" pour les céréales et l'ensemble des actifs incorporels liés aux activités cédées. - - Dans un communiqué distinct, Syngenta a réagi brièvement à cette décision favorable à son rachat. Le groupe bâlois confirme la décision, ainsi que le calendrier arrêté précédemment. La finalisation de la transaction est prévue pour le deuxième trimestre 2017. - - Annoncée en février 2016, cette gigantesque opération s'inscrit dans un contexte de consolidation du secteur chimique, marquée également par la fusion entre les champions américains Dow Chemical et DuPont . ChemChina offre 465 USD au comptant par action Syngenta, ainsi qu'un dividende extraordinaire de 5 CHF par titre. Le montant total de l'opération s'élève à 43 mrd USD en numéraire. - - Les autorisations des gendarmes de la concurrence ont retardé ce rachat, dont l'offre a été prolongée six fois. Le délai actuel est fixé au 28 avril. - - Cette annonce ne stimulait guère le cours de l'action Syngenta. Après avoir gagné 1,6% en milieu de journée, la nominative ralentissait vers 13h00 avec une progression de 1,2% à 452,70 CHF, à contre-courant d'un SMI en recul de 0,18%.
AWP
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