L'alliance SSR-Swisscom-Ringier est une menace, selon les éditeurs
Les éditeurs alémaniques estiment que l'alliance entre la SSR, Swisscom et Ringier sur le marché publicitaire menace la diversité des médias. Ils exigent un temps d'arrêt afin d'examiner des modèles alternatifs.

Les éditeurs alémaniques estiment que l'alliance entre la SSR, Swisscom et Ringier sur le marché publicitaire menace la diversité des médias. Ils exigent un temps d'arrêt afin d'examiner des modèles alternatifs. - - La nouvelle alliance dans la publicité n'a jusqu'à présent donné aucune information sur des éléments essentiels, notamment sur l'accès aux données des utilisateurs, a indiqué mardi l'association des éditeurs alémaniques Schweizer Medien, lors d'une conférence de presse à Zurich. - - Il existe un risque important que l'alliance SSR-Swisscom-Ringier engendre des distorsions de la concurrence sur le marché publicitaire, estiment les éditeurs alémaniques en se basant sur une étude de l'institut Polynomics, à Olten (SO). - -
Argument politique
Dire que l'alliance est dirigée en premier lieu contre Google et Facebook n'est qu'un argument purement politique. Dans la réalité, il s'agit de domination sur le marché publicitaire suisse, selon les éditeurs alémaniques.
Pour son étude, Polynomics a rencontré une trentaine d'experts suisses et étrangers et discuté avec des conseillers nationaux. Du point de vue économique, l'alliance se justifie. Les critiques ne portent pas sur la joint-venture, mais sur la participation de la SSR et de Swisscom.
La SSR, subventionnée par l'Etat, et Swisscom, société détenue majoritairement par l'Etat, entrent ainsi dans un marché où la concurrence joue. Comme ces deux sociétés disposent d'avantages en matière de financement, les sociétés privées sont ainsi pénalisées, concluent les éditeurs.
Données des utilisateurs
La publicité ciblée que souhaite réaliser l'alliance SSR-Swisscom-Ringier n'est possible qu'en utilisant les données des utilisateurs. Les trois associés n'ont encore donné aucune information sur l'utilisation qui sera faite de ces données et sur qui y aura accès, soulignent les éditeurs alémaniques.
Schweizer Medien recommande d'étudier d'autres modèles. On pourrait ainsi imaginer que les données des utilisateurs relatives à la publicité et collectées par l'alliance soient mises à disposition de tous les médias à prix coûtant et sans discrimination par l'intermédiaire d'une société neutre.
Temps d'arrêt et discussions
Il faut absolument engager la discussion entre la SSR, Swisscom et les éditeurs. Ces derniers se disent "prêts à mener des discussions constructives sur un concept pour le marché publicitaire".
Mais avant que l'alliance publicitaire entre la SSR, Swisscom et Ringier soit effective et menace la diversité des médias, a indiqué le président des éditeurs alémaniques Hanspeter Lebrument.
Départs
Swisscom, la SSR et Ringier ont annoncé en août 2015 leur alliance dans le domaine publicitaire. La société conjointe devrait débuter ses activités au premier trimestre 2016 et comptera environ 290 employés. Le directeur général sera Martin Schneider, actuel directeur de publisuisse.
Marc Walder (Ringier) présidera le conseil d'administration. La SSR et Swisscom y seront représentés par Roger de Weck et Urs Schaeppi. Quelques jours après l'annonce de la création de la société conjointe, . Dans la foulée, Ringier Romandie, qui édite Le Temps, L'Hebdo et L'Illustré, a quitté Médias Suisses.
Oui de la COMCO, non de l' OFCOM
Le 16 décembre dernier, . Quelques heures plus tard, par une mesure provisionnelle, l'Office fédéral de la communication (OFCOM) a interdit à la nouvelle société de se positionner sur ce marché publicitaire.
L'interdiction de l'OFCOM s'applique jusqu'à la fin de la procédure de surveillance ouverte par l'office, mais au plus tard jusqu'au 31 mars 2016. L'OFCOM doit notamment analyser la participation de la SSR dans le cadre du droit de la radiodiffusion.
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