CSS a résilié l'assurance-maladie de 5000 étudiants étrangers
La caisse-maladie CSS (Chrétienne sociale suisse) a résilié 5000 contrats de son assurance destinée aux étudiants étrangers, sur un total de 8000 dans toute la Suisse.

La caisse maladie CSS a décidé de résilier l'assurance de 5000 étudiants. Ces contrats "Student Care", une complémentaire qui peut remplacer l'assurance de base pour les étudiants étrangers, avaient entraîné des frais d'hôpitaux réglés à tort par des cantons. - - Mais cette résiliation, en lien avec la rentabilité du produit, n'a aucun lien avec les contributions des cantons qui doivent être remboursées, précise la CSS. La Chrétienne sociale suisse a résilié 5000 de ses 8000 contrats "Student Care", a indiqué lundi la porte-parole Stefanie Meier, confirmant une information du quotidien "24 heures". - - Si la caisse n'a décidé de résilier que 5000 contrats et non l'ensemble, c'est parce qu'"il y a des contrats collectifs avec des institutions de formation qui atteignent les objectifs de la rentabilité et restent donc inchangés". La CSS a mandaté un courtier en assurances pour aider les personnes dont le contrat a été résilié à trouver une nouvelle solution. - - FRAIS PAYÉS À TORT PAR LES CANTONS - - La "Student Care" étant une assurance complémentaire prévue pour remplacer l'assurance de base, les frais hospitaliers doivent être imputés entièrement à la caisse maladie. Or, durant une dizaine d'années, 16 cantons ont réglé par erreur 55% de ces frais, comme s'il s'agissait d'un produit de l'assurance de base. - - L'affaire a été révélée le 6 septembre par "24 heures", lorsque le cas d'un étudiant domicilié à Genève et hospitalisé au CHUV à Lausanne a mis le problème en évidence. - - "On a vu après coup que la carte d'assuré pouvait prêter à confusion", a expliqué à l'ats Marc Léderrey, juriste dans la surveillance de l'assurance maladie à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Ce dernier n'est toutefois pas compétent pour ce type d'assurance, puisqu'il s'agit d'une complémentaire. - - La CSS, la plus grande caisse maladie de Suisse jusqu'à lundi, s'est engagée à rembourser les montants payés à tort par les cantons. "Nous avons informé tous les cantons et hôpitaux et sommes sur le point de procéder aux remboursements. Par ailleurs, nous avons écrit à tous les hôpitaux concernés et les avons informés sur la manière dont ils doivent procéder pour l'établissement des factures des assurés 'Student Care'", explique l'assurance. - - Reste à s'accorder sur les montants concernés, pour lesquels les estimations divergent. En septembre, le ministre vaudois de la santé Pierre-Yves Maillard évaluait que le canton a payé entre 200'000 et 300'000 francs par année à la place de l'assureur maladie. Sur 10 ans, les factures payées à tort pourraient atteindre entre 2 et 3 millions de francs. - - "Des calculs détaillés de la CSS ont donné une somme de remboursement sensiblement inférieure", réplique l'assurance. Les cantons, y compris Vaud, sont en train de contrôler ces montants de leur côté, précise-t-elle. La CSS estime donc ne pas encore pouvoir se prononcer sur la question des montants. - - PAS D'INTERVENTION DE LA FINMA - - La "Student Care" étant une assurance complémentaire, l'autorité responsable est la FINMA (autorité de surveillance des marchés financiers). A ce stade, cette instance n'est toutefois pas intervenue dans cette affaire, a informé son porte-parole Vinzenz Mathys, interrogé par l'ats. - - La FINMA, en tant qu'autorité de surveillance, a examiné le produit "Student Care", qui est conforme à la législation, et en a approuvé les tarifs. S'il y a eu ensuite des erreurs dans la facturation, c'est un problème qui concerne les cantons, les hôpitaux et la CSS. La FINMA ne souhaite donc pas se prononcer davantage sur ce cas particulier, conclut M. Mathys. - - LES ETUDIANTS REGRETTENT - - "On ne peut que regretter une pareille décision", a réagi Ivan Ordas Criado, membre de la direction de l'Union des étudiants de Suisse (UNES), interrogé par l'ats. Ce type de produits permet à des étudiants étrangers qui n'ont pas le même pouvoir d'achat que les Suisses et qui sont établis provisoirement de s'assurer à un coût plus avantageux, explique M. Ordas Criado. "Il est un peu surprenant qu'un des plus grands assureurs de Suisse prenne une telle mesure".
AWP
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