Comment Nestlé Professional a trouvé ses perles rares
La division d’affaires globale recherchait des managers jeunes, internationaux et à l’affût des dernières tendances.

En 2009, Nestlé a lancé Nestlé Professional, une division exclusivement destinée aux clients professionnels, dits aussi «hors foyer». Un tournant dans l’histoire de la multinationale veveysanne qui fête ses 130 ans cette année. Traditionnellement tournée vers les clients individuels demandant des ingrédients de base en petites quantités, la multinationale a voulu transformer Nestlé Professional, son secteur – à l’époque marginal – de la restauration collective créée en 1976, en division à part entière. L’idée? S’adapter aux besoins croissants des clients commerciaux et institutionnels, toujours plus friands de machines à café à haut débit, de fonds de sauce en grands emballages et de produits premiums. 1. Une tendance forte du marché
Parmi ces grands consommateurs, on compte les hôtels, les restaurants, les hôpitaux ou les cantines des écoles et des universités, dont les besoins en produits de base et en appareils adaptés ne cessent de croître au fil des années. «Cette tendance du marché découle de deux facteurs, explique Andreas Rüfenacht, directeur des ressources humaines de la nouvelle division. D’une part, les cuisiniers professionnels ne font plus leurs fonds de sauce eux-mêmes et recourent à des produits de base déjà élaborés. D’autre part, la consommation hors foyer croît plus vite que la consommation à la maison.» En clair, l’homme mobile du XXIe siècle dépense de plus en plus d’argent dans les restaurants, les cantines ou autres stands de restauration rapide. Sans parler du succès des plats livrés à la maison. «En Chine, illustre Andreas Rüfenacht, il existe des complexes d’appartements sans cuisine.» A quoi s’ajoute la globalisation de la gastronomie. «Regardez le cappuccino. On en trouve partout, jusqu’en Inde et au Brésil. Du coup, nos clients exigent des réponses globales et innovantes.» 2. Le problème d’Andreas Rüfenacht
Mais comment exécuter cette stratégie et développer la nouvelle division sur le plan international tout en favorisant l’innovation? «Chaque département de la division Nestlé Professional a élaboré un plan comprenant ses «must win battles», ses batailles à gagner, reprend le DRH. Pour les ressources humaines, c’était recruter, développer et retenir les talents.» Les talents? «Dans notre activité, l’attitude est primordiale, plus encore que le produit, souligne-t-il. Au-delà des produits, il nous faut des collaborateurs qui sachent mettre le client au centre, construire des relations et les entretenir.» Mais surtout, ces talents doivent être très bien formés dans différents domaines, l’hospitalité, l’ingénierie, l’hôtellerie, le management, et être en phase avec leur époque: «Nous cherchons des gens qui voyagent, fonctionnent en réseaux et gardent les yeux ouverts, des champions qui sachent capter les tendances des marchés.» Seulement voilà: où dénicher ces brillants managers en période de guerre des talents? Et comment les convaincre de s’engager chez soi plutôt qu’ailleurs? 3. La solution de l’IMD
En raison des relations qui existent depuis 1957 – date de la création de l’IMEDE, l’Institut pour l’étude des méthodes de direction de l’entreprise – entre Nestlé et l’IMD, c’est tout naturellement qu’en 2008 Nestlé Professional s’est tournée vers la business school pour lui demander de l’aider à résoudre son problème. «Nous avons alors entamé une collaboration multifacettes qui dure depuis quatre ans, explique Jim Pulcrano, professeur à l’IMD. Avec, d’une part, des ateliers pour aider les cadres de Nestlé Professional à solutionner des questions de management, et, d’autre part, un accès à nos étudiants de MBA, afin qu’ils les évaluent et le cas échéant les recrutent.» C’est ainsi que Ramona Dumitrache, 33 ans, une jeune manager d’origine roumaine, a été engagée en mars 2011 pour lancer la nouvelle gamme de thés NESTEA Premium Selection, une vraie nouveauté pour le spécialiste du thé froid. «Mon futur employeur recherchait de la passion, de l’enthousiasme, le sens de l’entrepreneuriat et une bonne dose de courage, raconte la jeune femme. De mon côté, c’était exactement ce que je cherchais, un poste exigeant, où je pourrais faire la différence.» Ramona Dumitrache fait désormais partie d’une équipe globale d’anciens d’IMD qui vient de France, d’Angleterre, de Chine, de Corée ou du Mexique. Une équipe armée pour relayer les tendances du marché global. 4. Un des moteurs du développement de Nestlé
Aujourd’hui, Nestlé Professional participe en plein au développement du groupe alimentaire veveysan. «Six mois après, mon projet était implémenté sur dix marchés européens, dont la Suisse, l’Italie, la Suède, la Bulgarie et la Pologne», explique fièrement la jeune femme. Un succès. La clé? Selon Christophe Levallois, client de Nestlé Professional et gérant d’Eurest, la filiale du groupe Compass qui gère les restaurants de l’EPFL Learning Center, «c’est la relation privilégiée qui s’est créée entre notre fournisseur et l’équipe du restaurant qui fait la qualité du service: nous apprécions sa disponibilité, le dynamisme et les nouvelles idées qu’il nous apporte en permanence.» Pari réussi pour Andreas Rüfenacht.
En chiffres
Plus de 5 milliards Chiffre d’affaires 2011 en francs. 10 000 Nombre d’employés à travers le monde. 90 Nombre de pays où la division est présente. 5 à 6% Croissance annuelle.
Crédits photos: Olivier Evard
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