Comment InnutriGEL va se lancer au Moyen-Orient
La start-up zurichoise a mis au point une gelée alimentaire totalement végétale aux débouchés innombrables.

Les racines de la start-up zurichoise InnutriGEL remontent au début des années 2000. Tout est parti de la curiosité d’un étudiant de l’EPFZ qui s’est mis à faire des recherches sur l’amidon. «Il a vu alors qu’il pouvait le transformer physiquement pour en obtenir une sorte de gomme comestible et entièrement végétale, explique l’actuel CEO d’InnutriGEL, Adrian Krahn. Et très vite, il a réalisé qu’il y avait de nombreuses applications pour sa découverte, notamment dans les secteurs alimentaires et pharmaceutiques.» C’est ainsi qu’une première start-up, NovoGEL, naît en 2002. Ses fondateurs poursuivent assidûment leurs recherches afin d’affiner leur produit et de l’adapter à différentes applications. En 2005, NovoGEL devient InnutriGEL et se concentre sur la production de gomme alimentaire. Puis, en 2009, une nouvelle entité est fondée, ACSANA, focalisée sur le développement d’un amidon destiné à la production de gélules. 1. Avantages pour le consommateur
«Dans le cadre d’InnutriGEL, nous nous sommes concentrés sur des gommes de diverses textures et élasticités, pour la fabrication de bonbons notamment, et qui remplaceraient entièrement la gélatine à base de déchets de viande animale», poursuit Adrian Krahn. Contrairement aux substances d’origine animale, qui se travaillent à des températures très élevées, jusqu’à 80 degrés, la gelée à base d’amidon est déjà fluide, donc prête à être traitée, à partir de 25 degrés. «C’est un énorme avantage pour nous. Car cela nous permet d’épargner une partie des processus de production. Ce qui diminue à la fois le temps et les coûts de fabrication», explique Konrad Kaufmann, directeur général du fabricant de bonbons zurichois F. Hunziker. Le produit à base d’amidon mis au point par InnutriGEL n’offre pas que cet avantage au fabricant de bonbons: «Il colle moins aux dents et résiste à la chaleur extérieure, dit encore Konrad Kaufmann. Si vous laissez un paquet de bonbons dans une voiture au soleil, ils n’auront pas fondu.» Sans aucun doute, des arguments marketing propres à séduire le consommateur. 2. Le problème d’Adrian Krahn
Séduire le consommateur, c’est une chose. Mais quel consommateur? Quels marchés? Et comment s’y prendre? C’est avec toutes ces questions qu’Adrian Krahn s’est approché de l’IMD afin de demander aide et conseil. «C’est vraiment une innovation intéressante, souligne Jim Pulcrano, professeur à l’IMD. Car elle est adaptée à de nombreux segments de clientèle.» Par exemple? La gelée d’InnutriGEL étant dénuée de gluten et d’œuf, elle convient au nombre croissant de personnes souffrant d’allergies. Elle peut également être consommée par les végétariens, ainsi que par les personnes qui mangent halal ou kasher. Mais, selon le professeur, cette diversité est simultanément un avantage et un handicap. «Lorsqu’il y a trop de débouchés, l’entrepreneur se perd et chercher un marché pour sa solution innovante devient compliqué.» L’équipe de l’IMD, composée d’étudiants en provenance du monde entier et donc capables d’amener à Adrian Krahn leur connaissance et leur vision des marchés de leur région d’origine, a analysé pays après pays quels étaient les débouchés géographiques les plus prometteurs. 3. La solution de l’IMD
«Nous avons examiné, pour commencer, les débouchés susceptibles de livrer les résultats les plus rapides», poursuit Jim Pulcrano. Ainsi, très vite, une évidence s’est imposée: ce serait les marchés du halal, et en particulier les pays du Moyen-Orient tels que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis ou le Qatar. «Pour plusieurs raisons, reprend Adrian Krahn. Parce que le pouvoir d’achat y est très élevé, et aussi parce que ces pays jouissent d’une certaine stabilité politique.» Deux éléments très importants lorsqu’on veut lancer un nouveau produit. Et si la pharma représente également une opportunité gigantesque, les étudiants de l’IMD ont conseillé à Adrian Krahn de se focaliser sur l’alimentation, des produits moins longs et moins coûteux à développer et à commercialiser. L’équipe de l’IMD a également proposé à Adrian Krahn une liste d’entreprises qui seraient des partenaires intéressants. 4. La poursuite des projets
La start-up zurichoise doit encore terminer sa procédure de recherche et développement de ses produits, ce qui ne devrait plus durer que quelques mois. «Actuellement, nous cherchons à obtenir un autre brevet sur notre innovation, explique Adrian Krahn. Une fois cela fait, il ne nous restera plus qu’à la commercialiser.» InnutriGEL envisage également de fabriquer ses propres produits et cherche à mettre au point une gélule, sous forme de bonbon, dans laquelle serait injecté un liquide pour la peau et les cheveux. «Car le marché de la beauté et du bien-être est une option que nous envisageons», relève le CEO. La jeune pousse lorgne aussi du côté des pays industrialisés tels que l’Allemagne, les Pays-Bas ou les Etats-Unis. Une belle croissance en perspective.
Crédits photos: Dominic Büttner/pixsil.com
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