Tout est une question de confiance!
Scott Weber: Directeur général d’Interpeace

Quel lien entre la montée fulgurante de la valeur du franc suisse, l’effondrement du dollar, les révolutions du «printemps arabe», la crise financière mondiale, le taux élevé de divorces, la guerre en Libye et le processus de réconciliation au Rwanda? Que cela soit au niveau du marché financier, d’une entreprise, d’une communauté ou d’un couple, la force qui définit toutes nos relations, nos affaires et la stabilité de nos pays est celle de la confiance. Ce concept peut paraître flou et intangible, mais il n’y a rien de plus concret.
La confiance est l’indécelable charpente de notre société Qu’importe notre position dans la société, la confiance détermine la qualité de nos relations. C’est ce qui nous relie les uns aux autres – elle est indispensable au fonctionnement de toute société, au flot régulier de nos économies et à la légitimité des gouvernements, des institutions et des organisations caritatives. Hélas, la confiance peut se briser en un clin d’œil et met un temps considérable à se reconstruire. Une action maladroite, une pression hâtive sur le bouton «envoi» lorsqu’on expédie un message via Twitter, un produit défectueux – et la confiance dans une marque peut être immédiatement anéantie, effaçant des années de travail et d’investissement. Et c’est à ce moment précis que l’on prend conscience de son importance capitale.
La confiance est tout aussi primordiale dans le domaine de la consolidation de la paix Sans la confiance, la stabilité d’un pays est incroyablement facile à ébranler. La méfiance peut être nourrie par un bon nombre de facteurs, que ce soit la marginalisation de certains groupes du pouvoir ou de l’économie, la mauvaise gouvernance, le manque d’un Etat de droit, des contraintes liées à l’expression ou des violations des droits humains. Lorsque ces facteurs sont présents, la peur et la frustration engendrent l’instabilité. Elles constituent un cocktail destructeur et des conséquences terribles peuvent s’ensuivre telles que des massacres, une guerre civile et des génocides. Sensibilisés à ces facteurs, nous devrions nous sentir obligés d’aller au-delà d’une lecture superficielle des informations et de regarder attentivement autour de nous, car de nombreux pays prétendument stables hébergent ces dynamiques d’instabilité. Il ne serait pas surprenant que ces Etats connaissent une explosion dans le futur. Une société doit être structurée de manière à ce que les voix de tous ceux qui la composent soient entendues. Les intérêts divers et souvent contradictoires d’une population doivent être pleinement pris en considération, de manière pacifique, sans contrainte, et ce, en respectant les droits humains de chaque individu. Où que ce soit dans le monde, toute société peut être viable et vivre en paix pour autant qu’elle soit dotée de mécanismes et d’institutions auxquels la population peut avoir confiance. Ces mécanismes peuvent être des processus formels, informels ou même traditionnels, peu importe. L’essentiel, c’est qu’ils soient perçus comme des modes de gouvernance légitimes aux yeux des citoyens.
Rebâtir la confiance, une responsabilité partagée Rebâtir la confiance après une guerre peut sembler une tâche colossale, mais elle est possible. Heureusement, les artisans de la paix ne se découragent pas aisément et ce malgré les risques. La confiance ne peut être restaurée en un tournemain. Cela requiert du temps et de la persévérance, mais surtout du dialogue. En Suisse comme au Soudan, personne ne devrait se sentir marginalisé, sinon c’est la société entière qui sera fragilisée. Nous avons tous la responsabilité de contribuer à la restauration de la confiance. Nous y arriverons en promouvant le dialogue et le consensus pour l’identification de solutions inclusives. Notre sécurité et notre prospérité en dépendent directement. Sur cela, je vous demande de me faire confiance…
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