Tourisme: la Suisse à la traîne
Le constat est imparable: depuis 1970, le nombre de touristes a été multiplié par huit (hors marché domestique), et dans le même temps, la croissance suisse des nuitées hôtelières est de 0% en moyenne depuis 1972. Faut-il y voir la «faute» au succès grandissant d’Airbnb, plateforme communautaire payante de location et de réservation de logements de particuliers fondée en 2007 par deux Américains? D’après un expert qui a dirigé durant sa carrière plusieurs grands hôtels en Suisse, «Airbnb n’est encore qu’un épiphénomène à l’échelle des chiffres du tourisme mondial. Son succès n’a en rien empêché la France ou l’Espagne de progresser, à l’inverse de la Suisse.»
Cela étant, il convient de préciser que la Suisse est quasiment le seul pays à communiquer les «arrivées de touristes internationaux dans les hôtels et établissements assimilés», contrairement aux autres qui transmettent à l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) les arrivées de touristes internationaux aux frontières (à l’exclusion des visiteurs de la journée). Cette mesure défavorise les données suisses. Il n’empêche que la Suisse est passée de la 15e à la 34e place des pays accueillant le plus de touristes internationaux. «Pointer du doigt le positionnement «hôtellerie de luxe» revient à faire fausse route puisque Dubaï a misé sur cette niche et les statistiques montrent que cela lui a plutôt bien réussi», commente notre expert.