Rapatriement: mode d'emploi
Retrouver ses proches et son territoire connu est une réponse commune à un état d'urgence. Les experts d'International SOS, leader mondial de la gestion des risques médicaux et sécuritaires, répondent aux questions liées au rapatriement.

Rentrer à la maison, c'est la volonté de bien des personnes en déplacement. Le site de la Confédération conseille aux voyageurs de "renoncer à tout voyage à l'étranger s'il n'est pas urgent". Il précise tout de même que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) n'a émis aucune restriction quant aux déplacements à l'étranger, alors même que des pays comme la Suisse, la France ou encore l'Italie ont renforcé leurs contrôles aux frontières et ne laisse passer que ceux qui ont un réel intérêt (travail ou retour) à se rendre à l'intérieur du territoire. Au niveau de la Confédération, impossible de rapatrier tous les Suisses partis en vacances. La RTS l'a rappelé mardi soir dans un reportage autour de citoyens rapatriés du Maroc . Dans sa page "Aide à l'étranger", le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) est clair.

International SOS, une société qui dispose de centres d'assistance et d'informations très précises sur la situation de chaque pays, a répondu à quelques questions par l'intermédiaire de trois experts: Cédric Fraissinet, directeur général, Suisse; Philippe Guibert, directeur médical, et Gautier Porot, regional security manager
Comment International SOS réagit face aux demandes de rapatriement ? Quelles sont les consignes à respecter, que faut-il savoir pour rentrer dans une pays ?
Nous accompagnons des PMEs comme des multinationales, des organisation internationales, des ONGs, les Nations Unies ainsi que beaucoup établissements d’enseignement dans le monde entier grâce à des solutions sur mesure de gestion des risques santé et sécurité.
Depuis le premier jour de la pandémie de COVID-19, nos experts médicaux et de sécurité ont travaillé 24 heures sur 24 pour assister et conseiller et soutenir nos clients dans la planification de la continuité des activités dans un contexte d'évolution rapide de la situation.
Nous mettons avant tout de l’information à la disposition des directions stratégiques des entreprise mais aussi directement à leurs expatriés et voyageurs. Cette information vérifiée par nos équipes médicales et sécurité est disponible via notre plateforme en ligne et aussi en appelant directement nos 26 Centres d’Assistances disponible 24/7 et en plus de 90 langues. Nous recevons en moyenne 5 millions d’appels par an, en ce moment le volume d’appel journalier a augmenté de 17% à 50%.
International SOS a la capacité médicale, sécurité et technique pour entreprendre l'évacuation internationale des patients infectés par COVID-19, et nous l’avons déjà fait à plusieurs reprises. Nous sommes en contact étroit avec les autorités de santé locales, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) les CDC (Centers for Disease Control and Prevention) et les différente Aviation Civiles Nationales. Notre expérience dans de telles circonstances est que la faisabilité de ce type de missions est conditionnée par l’obtention de nombreuses autorisations dans plusieurs pays. Par conséquent, il peut y avoir un délai important pour réaliser de telles évacuations car beaucoup de variables échappent au contrôle d'International SOS.
Plus d’informations à ce sujet peuvent être trouvées via notre site : https://pandemic.internationalsos.com
Au niveau économique, qui paye ces déplacements ?
Nous intervenons toujours pour le compte de nos clients (organisation privée ou publique) qui prennent en charge in fine les coût ces opérations. Ils ont souvent souscrit au préalable à des assurances couvrant ce type de risque.
Quelle est la situation dans les pays très touchés comme la Chine ou l'Italie ? Vous qui avez des centres et experts à l'intérieur: comment la crise est-elle gérée ?
Pour ce qui est de la Chine, le pays a mise en place des mesures médicales, politiques et logistiques draconiennes qui font déjà leur preuves.
Nous avons un Centre d’Assistance sur place des experts sur place qui fournit conseils, avis médical et organise l’assistance des collaborateurs de nos clients. Nous exploitons aussi plusieurs cliniques comme à Wuhan où le Dr Philippe Klein, qui dirige notre établissement qui fournit des services médicaux aux expatriés à Wuhan. Le Dr Klein est resté à Wuhan, l'épicentre originel de la pandémie en cours, pour s'occuper de nos patients.
L’Italie suit le pas de la Chine et a pris il y a une semaine une décision assez semblable avec une fermeture totale. Le pic de la crise pointe son nez en Italie mais le soulagement des infrastructures de santé ressentent déjà les effets positifs de la décision de confinement.
La Suisse et la France ont adopté lundi des mesures comparables.
Peut-on réellement tracer les déplacements des uns et des autres ?
Non, le contrôle de l’ensemble des déplacements n’est pas possible, sachant que les réduire au maximum est l’objectif des mesures de santé publique décrétées. Les pays font appel à la discipline citoyenne ainsi qu’à la solidarité pour ce faire, à l’exemple de l’attitude de Chinois et des Coréens.
Chaque pays prend des mesures qui évoluent très vite. Comment gérez-vous cela au niveau d'International SOS ?
Avec nos 26 Centres d’Assistance sur les 5 continents (qui travaillent 24h/24h) nos 11'000 collaborateurs dont plus de 5'500 experts médicaux et sécurité, nous travaillons en ce moment beaucoup pour les industries stratégiques qui doivent absolument continuer à fonctionner (agro-alimentaire, grande distribution, banques, industrie pharmaceutique, services publics…).
L’accès à une information fiable et mise à jour est primordial : nos équipes analysent de manière continue l’évolution de la situation. Au-delà de l’impact sanitaire direct du Covid-19 et de ses conséquences règlementaires (restriction des mouvements domestiques et internationaux), Il faut bien noter que le Covid-19 a aussi un impact important sur les autres risques médicaux et de sécurité endémiques à chaque pays. Cette information est transmises à nos clients par différents canaux (online, on call, consulting) et permet aux organisations de communiquer efficacement auprès de leurs collaborateurs. Elle permet aussi une prise de décision stratégique adaptée.
Nous conseillons aussi quotidiennement ces organisations sur les mesures à mettre en place. Si les principes de gestion du risque peuvent paraître simples (distanciation sociale, règles d’hygiène,…) la mise en œuvre concrète de ces mesures et les arbitrages qui en découlent sont souvent beaucoup plus complexes. C’est là que l’accès continu à une expertise médicale et sécurité aguerrie à la gestion de ces risques dans un environnement de travail est indispensable.
En synthèse nous intervenons à 4 niveaux :
à l’échelon stratégique en premier lieu en alimentant la réflexion des Directions Générales,
ensuite avec les directions fonctionnelles (HSE, Sécurité, HR,…) pour les aider à mettre en œuvre ces stratégies.
au niveau des collaborateurs en les informant et répondant à leurs questions individuelles,
enfin en organisant le soutien émotionnel, l’assistance médicale et sécurité des expatriés et des voyageurs internationaux quand c’est nécessaire.



Bilan a également interrogé la compagnie aérienne Swiss concernant les développements à venir. Un porte-parole estime que "la situation actuelle est très dynamique. Il est difficile de prévoir les prochains développements . -
Quelle marge de manœuvre avez-vous au moment de savoir qu'un pays se ferme et le moment où vous devez effectivement cesser vos vols ?
Une telle situation représente certes un certain défi. La marge de manœuvre dépend cependant aussi fortement du délai entre l’annonce et le moment où nous sommes contraints à suspendre une ligne.
Pour les Suisses qui veulent rentrer à la maison, quelles sont les possibilités si Swiss n'opère plus ? Prévoyez-vous des vols spéciaux ? Est-ce seulement envisageable ?
SWISS n'a encore reçu aucune demande de vol de rapatriement. Si nous devons en recevoir, nous allons bien entendu l’examiner avec bienveillance. Par ailleurs, des vols réguliers de SWISS sans passagers à l'aller peuvent actuellement être utilisés pour ramener des passagers d’une destination SWISS en Suisse (dans la mesure ou ceci est en accord avec la réglementation du pays respectif.) D’une manière générale, il appartient aux voyageurs de se charger du voyage de retour, si nécessaire avec l'aide du ministère des affaires étrangères.
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