Radovan Vitek dans le viseur de la justice américaine
Magnat tchèque de l'immobilier, et résident de la station de Crans-Montana (où il a racheté la société de gestion des remontées mécaniques), Radovan Vitek est l'objet de poursuites judiciaires aux Etats-Unis, de la part d'un hedge fund de New York, selon les informations de 24 heures . -

Ce sont d'anciens associés et partenaires d'affaires qui ont déposé plainte mercredi 10 avril au tribunal du district sud de New York, lui reprochant de s'être enrichi au détriment des plaignants depuis 2012, comme le relate Julien Wicky, dans 24 heures . Sur ces sept années, il aurait vu sa fortune multipliée par sept pour atteindre les 3,5 milliards de dollars selon Forbes. Selon nos estimations, sa fortune était estimée à fin 2018 entre 1 et 5 milliards de francs. Les plaignants, deux sociétés d’investissement, estiment que Radovan Vitek et certains de ses associés leur ont volé un milliard de dollars depuis 2012, et en réclament le triple à titre de dommages, rapporte notre confrère du quotidien vaudois.
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Ce sont les fonds Kingstown Capital et Investhold qui ont initié les actions en justice. La première focalise ses attaques sur la prise de pouvoir en 2012 sur Orco, une société luxembourgeoise active dans l'immobilier et devenue la pierre d'angle de la holding CPI Property Group, navire amiral de Radovan Vitek. Premier propriétaire de surfaces commerciales en République tchèque et de bureaux à Berlin, Orco avait été sous perfusion capitalistique de la part de Kingstown Capital dès 2012, afin de renforcer la société après la crise. Comme le souligne 24 heures , un tribunal luxembourgeois a déjà été saisi sur cette affaire et le dossier est toujours pendant.
Une particularité du droit américain
Le second plaignant, Investhold, concentre ses attaques sur un partenariat conclu à la suite d’investissements d’Investhold dans les entreprises de Radovan Vitek entre 2008 et 2016, lorsque le magnat tchèque avait besoin de liquidités. Le litige porterait sur plus d’un demi-milliard de francs, et, selon les plaignants, Radovan Vitek n’aurait jamais réglé ses dettes. A noter que la société Investhold est déjà passée par la case justice en Suisse, fin 2014, lorsque ses propriétaires, Jiri Divis et Marek Cmeijla, avaient été condamnés par le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone pour des faits d'escroquerie et de blanchiment d’argent. L'affaire portait à l'époque sur le processus de privatisation des mines tchèques de charbon à Most, un cas qui avait été médiatisé à l'époque sous le nom de «MUS Case». Et voici un peu plus d'un an, un précédent litige avait opposé les deux hommes à Radovan Vitek, dans le cadre d'une action judiciaire initiée auprès du tribunal de Brno, en République tchèque.
Le groupe de Radovan Vitek, CPI PG, a réagi par communiqué et conteste les accusations de Kingstown Capital. «La plainte n’a pas été signifiée à CPI PG. Et dans tous les cas, CPI PG dément catégoriquement les allégations qu'elle contient. De plus, CPI PG ne croit pas que la poursuite aux États-Unis ait compétence. CPI PG et ses entités apparentées sont actuellement impliquées dans des litiges intentés par Kingstown au Luxembourg. Le dépôt de la plainte aux États-Unis n’est qu’une autre tentative de Kingstown de chercher des solutions inappropriées et d’exercer des pressions illégales sur CPI PG.» Et le groupe de promettre d’utiliser tous les moyens pour se défendre et se retourner contre Kingstown. L’entreprise ajoute que Kingstown n’a jamais été actionnaire de CPI PG et que les accusations sont de fait «fausses, trompeuses et dénuées de fondement».
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Comme le souligne le communiqué, un des volets de la bataille risque de porter sur la compétence des tribunaux américains. Et ce alors même que des actions en justice sont déjà en cours en Europe. La plainte outre-Atlantique se fonde sur la loi RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act) qui octroie d’importants outils pour lutter contre la criminalité financière en enquêtant sur les schémas mis en place, et pas uniquement sur les actes criminels. Elle mêle les composantes pénales et civiles permettant d’exiger jusqu’au triple des montants prétendument volés. Elle donne aussi les moyens à la justice de saisir l’entier des avoirs avant un procès, souligne Julien Wicky dans 24 heures .
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