Qui profite vraiment de la vente en ligne?
Alors que la fermeture des commerces incite les consommateurs à se réorienter vers des achats sur internet, tous les secteurs n’en bénéficient pas. Si l’alimentaire et le divertissement explosent, les loisirs et les produits de luxe souffrent. Par Joan Plancade et Julie Müller
E-commerce:les perspectives sont mitigées
Ils font partie des grands gagnants de la crise du Covid-19. La plateforme farmy.ch, startup phare de la scène foodtech suisse, met en relation clients et petits producteurs locaux pour commander en ligne des paniers alimentaires et se les faire livrer. Depuis le début des mesures de semi-confinement, les ventes s’envolent à des niveaux inenvisagés, comme le détaille Alexandre Badoux, COO et directeur Suisse romande: «On parle d’une véritable explosion, avec une hausse de 400 à 500% du chiffre d’affaires ces dernières semaines. Nous avons dû passer de 90 à 150 employés et réorganiser toute l’entreprise en une semaine.» Littéralement victime de son succès, Farmy a gelé l’intégration de nouveaux producteurs et distributeurs sur la plateforme, malgré un nombre croissant de demandes. «On a même eu une grande enseigne de distribution alimentaire qui nous a transmis un dossier. Mais notre capacité de distribution tourne à 100%, on est entièrement bookés jusqu’à mi-mai.»