Quelles sont les préoccupations majeures des leaders de demain?
Quels sont les sujets de préoccupation de ceux qui dirigeront le monde demain? Quelles problématiques accaparent les esprits des futurs leaders politiques, économiques, sociaux, culturels,...? Avec son programme Global Shapers, le World Economic Forum (WEF) repère depuis plusieurs années les personnalités aptes à mener la réflexion, les débats, les organisations dans leurs pays respectifs. Et en marge de ce programme, le WEF mène une vaste consultation auprès des jeunes de 18 à 35 ans.
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Cette année, 4813 jeunes de 18 à 21 ans, 6115 jeunes de 22 à 26 ans, 4775 jeunes de 27 à 30 ans et 2699 jeunes de 31 à 35 ans, soit au total 20'079 jeunes adultes (dont 54,7% de femmes) issus de 181 pays ont répondu aux questions des enquêteurs mandatés par le WEF pour sa Global Shapers Annual Survey 2016. Dans les domaines de l'économie, de la politique, des valeurs, de la technologie, du business (carrières), les jeunes ont été invités à se prononcer à la fois sur leur vision du monde, et sur les actions qu'ils veulent mener devant ces constatations.
Corruption et changement climatique en tête des préoccupations
Au niveau de l'économie, les jeunes considèrent la corruption (associée à la transparence et à la responsabilité des gouvernements) comme l'un des trois défis majeurs attendant leur pays (citée par 57,3% des sondés), devant le manque d'opportunités économiques et le chômage (33,9%), et les lacunes dans le domaine de l'éducation (30,4%). Pour les «Global Shapers» suisses, le podium des défis dans le domaine économique est radicalement différent: changement climatique et destruction des ressources naturelle arrivent en tête (50%), devant les inégalités hommes/femmes et le déficit d'inclusion (40,6%), et les pertes de sécurité et atteintes à la sphère privée liées à la technologie (37,5%).
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Pour les défis à relever au niveau planétaire, les jeunes du monde entier citent en premier lieu le changement climatique et la destruction des ressources naturelles (45,2%), devant les conflits et guerres à grande échelle (38,5%), et les conflits religieux (33,8%). Les deux premiers sujets de préoccupation sont partagés par les jeunes suisses pour la planète, respectivement à hauteur de 50% et 31,3%, mais eux placent la corruption avec la transparence et la responsabilité des gouvernements comme troisième grand défi pour la planète.
Au niveau business (carrières), les jeunes du monde entier placent en critères prépondérants face à une opportunité d'embauche le salaire et les avantages financiers (54,1%), les perspectives de progression (45,4%), et le sens donné au travail avec l'impact social (36,5%). Ce dernier critère se retrouve propulsé à la première place dans le palmarès des jeunes suisses avec 64,4%, devant l'équilibre vie professionnelle/vie privée (39%), et les perspectives de progression (39%). Plus encore qu'à l'échelle mondiale, les nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail en Suisse (ou qui y sont depuis peu), semblent donc en attente de sens et d'un épanouissement personnel.
Les secteurs qui vont bénéficier de la technologie
Du côté de la technologie, les jeunes s'attendent à ce que ce soit avant tout leur job et leur carrière qui soient le plus touchés par la révolution technologique actuelle dans les dix années à venir (63%), devant leurs études et leur formation (54,1%), et leurs voyages et leur mobilité (39,7%). Seuls 8,4% pensent que le mariage et la famille seront très touchés par l'innovation, et pas plus de 10% envisagent de profonds bouleversements sur l'alimentation. Au niveau suisse, le podium est composé des mêmes préoccupations, mais dans un ordre différent: job et carrière sont aussi en tête (67,8%), mais les voyages et la mobilité (62,7%) devancent les études et la formation (44,1%).
Les jeunes adultes suisses s'attendent à ce que la technologie révolutionne surtout la santé (66,7%), loin devant le développement des infrastructures (11,1%), les industries primaires comme les mines et l'énergie (11,1%), et la finance (11,1%). Au niveau mondial, la santé figure aussi en tête des secteurs qui devraient le plus bénéficier des avancées technologiques, selon les «global shapers» du monde entier (21,9%), devant l'éducation (21,2%) et les industries primaires (13,6%).
A la lecture de ces résultats, les leaders de demain semblent préoccupés par leurs responsabilités: responsabilité vis-à-vis de la planète, responsabilité éthique (en matière de corruption), responsabilité sociale aussi. C'est ainsi que 73,6% des sondés à travers le monde se disent prêts à accueillir des réfugiés dans leur pays, 45,8% dans leur ville, 41,5% dans leur voisinage, et même 22,6% chez eux. Ils ne sont que 16,3% à ne pas vouloir des réfugiés dans leur pays. Une générosité affichée plus grande encore en Suisse, où 83,3% des jeunes leaders se disent prêts à accueillir des réfugiés sur le territoire de la Confédération, 79,6% dans leur voisinage (soit davantage que dans leur ville avec 74,1%), et 31,5% à domicile. Il n'y a que 5,6% des jeunes leaders suisses à refuser que des réfugiés viennent dans leur pays.
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