Marchés publics contre formation, l'idée divise
Les entreprises qui forment des apprentis pourraient être récompensées par des marchés publics. Ce projet de loi ne fait toutefois pas l'unanimité.

Si les PME et la faîtière des employés de commerce le soutienne, les entrepreneurs et les patrons le jugent inutile et inadéquat. - - Les marchés publics sont attribués aux entreprises selon différents critères. Le projet propose de modifier la loi sur les marchés publics (LMP) afin que la formation d'apprentis constitue un point positif d'appréciation des offres et de répartition des travaux. Le but est d'inciter les entreprises à former des apprentis. - - Cet avant-projet de loi découle d'une initiative parlementaire de Ruedi Lustenberger (PDC/LU). La procédure de consultation a pris fin lundi. - - USAM favorable - - L'Union syndicale suisse (USS) soutient la proposition. Celle-ci «permet non seulement de récompenser les entreprises qui assument leurs responsabilités dans la formation des apprentis, mais elle incite également les entreprises à créer de nouvelles places d'apprentissage», a déclaré à l'ats Véronique Polito, secrétaire centrale. - - Pour l'Union suisse des arts et métiers (USAM), faîtière des PME, cela constituerait une reconnaissance de l'engagement financier et social des entreprises. Afin d'encourager ce type de formation professionnelle, il est nécessaire d'avoir des incitations claires, estime-t-elle. - - La Société suisse des employés de commerce (SEC) partage cet avis. Il est selon elle important que les entreprises qui contribuent à l'encouragement et à la formation de la relève soient récompensées. La SEC met toutefois en garde contre le risque que certaines sociétés créent des «pseudo-stages» de moindre qualité afin d'obtenir des marchés publics. - - Solution actuelle suffisante - - La Société suisse des entrepreneurs (SSE) pense en revanche qu'une telle modification de la loi n'est pas nécessaire. La situation économique a changé depuis le lancement de l'initiative parlementaire en 2003, argumente-t-elle. Il y a dix ans, «il manquait de places d'apprentissage, alors que maintenant nous manquons d'apprentis», rappelle Ueli Buchi, responsable de la politique de formation à la SSE. - - «De nombreuses branches, y compris le secteur principal de la construction, se plaignent d'un manque de candidats pour les places d'apprentissage qu'elles offrent», explique la SSE dans sa position écrite. La solution actuelle est également suffisante, car le critère d'attribution fondé sur la formation des apprentis est déjà une réalité dans de nombreux cantons. - - L'Union patronale suisse (UPS) craint de son côté qu'un tel critère dans les marchés publics donnent de «fausses incitations» aux entreprises. D'après son directeur Thomas Daum, la formation des apprentis doit faire partie de la culture de la société, elle ne doit pas en former uniquement pour qu'un marché public lui soit attribué.
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