L'identité électronique refusée, l'accord de libre-échange validé
Les électrices et électeurs suisses ont rejeté ce dimanche 7 mars le projet d'identité électronique qui leur était proposé, tandis qu'ils ont majoritairement validé l'accord de libre-échange avec l'Indonésie. Dans un domaine moins lié à l'économie, l'initiative sur l'interdiction de la dissimulation du visage a été validée de justesse.

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Le projet de loi sur l'identité électronique a échoué face au non de la population suisse: plus de 64% des électrices et électeurs suisses ont rejeté ce dimanche 7 mars le projet validé par le Parlement. Selon le texte approuvé par les élus fédéraux, la loi sur l'identification électronique, une carte d'identité unique devait être créée pour chaque citoyen·ne, pour lui permettre d'accéder à un certain nombre de services et prestations en ligne.
Les opposants ont largement insisté sur le fait que cette carte d'identité électronique ne serait pas émise par la Confédération, mais fournie par des prestataires privés, et seulement contrôlée par les autorités. Alors que les documents d'identité traditionnels (passeport, carte d'identité,...) sont produits par les services publics. Les partisans du projet arguaient que les autorités publiques n'ont pas les compétences requises, s'appuyant également sur des exemples similaires, comme les billets de banque fabriqués par des entreprises privées et validés par les services public compétents.
Large refus pour le projet d'e-ID
Au final, le corps électoral suisse aura largement rejeté le projet des autorités: à près de 65%, électrices et électeurs ont dit non. Un rejet général au niveau géographique, cantons alémaniques et romands se retrouvant dans le refus. Un refus particulièrement net à Genève (69% de refus), Neuchâtel (68%), Jura (67%), Vaud (68%), Fribourg (63%), Zurich (63%), en Valais (59%)
Le résultat satisfait notamment à gauche de l'échiquier politique, mais également auprès de nombreuses personnalités engagées dans le combat pour la protection des données privées, comme l'ancien préposé fédéral à la protection des données Jean-Philippe Walter, désormais commissaire à la protection des données du Conseil de l’Europe.
Un faible oui à l'accord de libre-échange
Autre objet soumis au vote ce dimanche: l'accord de libre-échange avec l'Indonésie. Largement soutenu par le camp bourgeois, cet accord avait mobilisé la gauche, une partie des producteurs du monde agricole et les défenseurs de l'environnement. Les opposants craignaient notamment que cet accord facilite l'importation de produits agricoles plantés sur des surfaces où la forêt tropicale avait été défrichée, au détriment de la biodiversité. Pour ces derniers·ères, le vote de ce dimanche revenait à une question sur l'huile de palme.
Pour les partisans de l'accord, au contraire, le fait que le texte mentionne des critères environnementaux constituait une avancée déterminante qui devait conduire à une acceptation par le plus grand nombre.
Au final, le couperet n'est pas passé loin: l'accord a été validé par 51% de la population. Les opposants ont été plus nombreux en Suisse romande (60% de non à Genève, 65% sur Vaud, 55% à Fribourg, 61% à Neuchâtel, 64% dans le Jura. Seul le Valais semble accepter l'accord, au sein des cantons romands (52% de oui). A contrario, la Suisse alémanique a davantage validé l'accord avec notamment Zurich, l'Argovie, Lucerne, les Grisons, Obwald et Nidwald, la Thurgovie, Saint-Gall, Glaris et Uri qui lui ont apporté leur soutien. Le Tessin a rejoint les cantons alémaniques dans sa validation de l'accord. Tandis que, comme souvent, Bâle-Ville a rejoint la tendance majoritaire romande en votant non.
La burqa interdite de justesse
Le dernier objet soumis aux électrices et électeurs ce dimanche concernait le projet de loi visant à proscrire la dissimulation du visage, dite "initiative anti-burqa". Lancée par le comité d'Egerkingen et largement soutenue par l'UDC, l'initiative avait reçu le soutien de voix issues du mouvement féministe jusqu'à gauche, mouvement qui s'est divisé sur la question.
Au final, cette question a largement accaparé les attentions. Et le succès des initiants s'annonce serré alors que les projections de début d'année 2021 laissaient entrevoir un large succès. Mais en deux mois, le soutien s'est tassé, passant de plus de 60% à 52%.
Au niveau géographique, le rejet est plus massif outre-Sarine et au Tessin: Saint-Gall, la Thurgovie, Schaffhouse, Obwald, Nidwald, Uri, Schwyz, Glaris, l'Argovie (55%), Lucerne, Bâle-Campagne, Soleure ont tous approuvé l'initiative, de même que le Tessin. Quelques cantons se distinguent: les Grisons ont rejeté le texte, de même qu'Appenzell Rhodes-Extérieures, Zurich et Bâle-Ville (59% de non). Côté romand, le Jura (62%), Neuchâtel (54%), Fribourg (58%), Vaud (53%) et le Valais ont accepté l'initiative, tandis que Genève a dit non de justesse (50,5%).
Votations cantonales
A Genève, le projet de parc de stationnement Clé-de-Rives a été largement rejeté: 63,61% du corps électoral s'est prononcé contre ce projet budgété à 34 millions de francs.
A Genève, les travailleur·se·s précaires seront indemnisés pour la perte de revenus du printemps 2020, liée à la pandémie. Une mesure attaquée par l'UDC, le MCG et le PLR. Les personnes actives n'ayant reçu aucune indemnité lors de la première vague (17 mars-16 mai 2020), soit les employé·e·s à domicile, les travailleur·se·s sur appel ou les intermittent·e·s du spectacle, percevront une indemnisation unique de 80% de la perte de revenu, plafonnée à 4000 francs par mois. Soit une dépense publique totale de 15 millions de francs pour ces deux mois.
A Berne, les magasins ne pourront pas ouvrir plus souvent le dimanche: 53,9% du corps électoral a rejeté le projet de loi validé l'été dernier par la majorité de droite et qui voulait porter de deux à quatre dimanches par an les ouvertures des magasins.
Elections
A Genève, l'union de la gauche a porté ses fruits avec la première place de la candidate verte (soutenue par le PS) Fabienne Fischer (36'237 voix), qui devance le démissionnaire Pierre Maudet (28'029 voix), qui avait décidé de se représenter malgré les autres candidatures à droite. Ainsi, le PLR Cyril Aellen (19'275 voix) se retrouve distancé, de même que l'UDC Yves Nidegger (16'456 voix), et le candidat des Verts'libéraux Michel Matter (11'512 voix). Cyril Aellen a annoncé son retrait en vue du 2e tour, mais le PLR se réserve le droit de présenter un·e candidat·e.
En Valais, la poussée de la gauche se confirme même si le PDC reste confortablement installé dans son fief historique. Le candidat Roberto Schmidt, ministre PDC sortant, se retrouve en tête au terme du premier tour de l'élection au Conseil d'Etat, totalisant plus de 62'000 voix, devant son camarade de parti Christophe Darbellay (55'000 voix), et le socialiste Mathias Reynard. Pour ce dernier, qui se retrouve en tête de toutes les villes de la partie romande du canton (Martigny excepté), c'est un nouveau net succès après ses bons résultats lors des élections fédérales en 2019. Le candidat PLR Frédéric Favre se retrouve lui aussi bien placé avant le deuxième tour. La cinquième place au Conseil d'Etat se jouera entre Serge Gaudin, troisième candidat PDC, et Franz Ruppen, candidat UDC.
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