Les marchés émergents soutiennent l’hôtellerie suisse

Publiée ce matin par l'Office fédéral de la statistique, la hausse du nombre des nuitées (+4,7% à 3,2 millions) au cours du premier trimestre de cette année cache une réalité qui est masquée par l’effet du week-end pascal (celui-ci est tombé pendant la dernière semaine de mars contre la première semaine d’avril en 2012).
Depuis 2008, l’hôtellerie helvétique enregistre en effet un recul quasi continu de ses hôtes. Alors que la clientèle indigène reste stable, celle en provenance de l’étranger ne cesse de reculer: moins 11,6 % entre 2012 et 2008. La crise économique qui frappe nos voisins et la forte appréciation du franc par rapport à l’euro expliquent en grande partie cette baisse de la fréquentation.
En quelques années, la part des hôtes des dix-sept pays de la zone euro dans la clientèle étrangère a diminué de 60% à un niveau légèrement supérieur à 50%. Autrement dit, la moitié des clients proviennent désormais d’autres horizons. Et, pour la première fois en 2013, ces derniers pourraient devenir majoritaires. Même si les Européens, toutes nations confondues, resteront les premiers hôtes de notre hôtellerie, la croissance dépendra de plus en plus de pays d’outre-mer.
Pour preuve, l’évolution des nuitées entre 2012 et 2008. Le nombre d’Allemands (notre principale clientèle étrangère) est en chute libre: -27%. Le recul des Italiens et des Français est un peu moins spectaculaire. Mais il s’élève tout de même à 16% et à 8%.
A l’inverse, les hôtes d’autres régions de la planète augmentent, parfois dans des proportions considérables. Le nombre de Chinois explose avec une hausse de plus d’un demi-million de nuitées (+247%). L’augmentation des touristes en provenance de Singapour et d’Inde est aussi importante: elle atteint respectivement 47% et 45%. De même, les Russes viennent toujours plus nombreux dans notre pays: +23%.
A l’avenir, le tourisme helvétique continuera de bénéficier de la croissance de ces pays pour autant que celle-ci se poursuive. Ce qui lui permettra de compenser, du moins partiellement, la désertion des hôtes de la zone euro.