Les coursiers à vélo changent de braquet
A quelques semaines des Championnats du monde des coursiers à vélo, focus sur une branche qui a changé de braquet depuis une décennie. La montée en puissance s'accompagne de services étoffés.
Du 29 juillet au 4 août, les meilleurs coursiers à vélo du monde vont s'affronter à Lausanne dans le cadre des championnats du monde. Mais, au-delà de l'aspect sportif, la branche connaît depuis quelques années un fort développement.
Il est désormais loin le temps des «telegraf boys», ces employés du bas de l'échelle sociale qui transportaient les plis de leurs supérieurs hiérarchiques chez les fournisseurs, distributeurs, clients et autres partenaires.
Sens de l'orientation et sérieux
Désormais, les coursiers à vélo doivent allier plusieurs compétences: « Evidemment, il faut une certaine condition physique car un coursier passe sa journée sur un vélo, par tous les temps. Mais elle se fait au fur et à mesure et, surtout, ça ne suffit pas. Il faut connaître la ville, ses raccourcis, ses pièges, ses embouteillages, avoir surtout un bon sens de l'orientation. Enfin, il faut aussi être sérieux, car les plis qui nous sont remis sont souvent très importants pour les expéditeurs comme pour les destinataires », explique Raoul Payot, responsable marketing & vente chez vélocité Lausanne.

Entre 2004 et 2012, le chiffre d'affaires de vélocité est passé de 210'000 à 1,7 million de francs. Et même lorsque l'économie se ralentit, les affaires continuent de croître. Là où certaines sociétés, banques ou grandes entreprises avaient des coursiers ou des stagiaires, les directions se sont rendu compte qu'une fois celui-ci envoyé en mission, les autres envois devaient attendre. Avec un service de coursiers à vélo à la demande, on fonctionne à flux tendus», précise Raoul Payot.
Même cas de figure à Genève, où Laurent Sommer, responsable de La Vélopostale, explique travailler aussi bien avec les banques, les fiduciaires, les notaires, la chancellerie, les transports de documents officiels de voyages à valider (visas, passeports) que l'horlogerie. «Ce que les employés des manufactures portaient eux-même à l'autre bout de la ville voici dix ans nous est désormais confié. Ainsi, l'artisan horloger peut se concentrer sur ses tâches de fabrication et nous acheminons les pièces plus vite qu'il ne pourrait le faire lui-même», précise Laurent Sommer.
La crise économique comme accélérateur
Avec la crise, les entreprises se sont focalisées sur leur coeur de business et ont préféré externaliser le transport et la messagerie. Y compris pour des pièces plus volumineuses. D'où une nouvelle phase de croissance pour les messageries.
Ainsi, La Velopostale a connu « trois années de montée en flèche du chiffre d’affaires entre 2008 et 2011 avant un léger et relatif ralentissement en 2012 », dixit Laurent Sommer. Mais, comme pour vélocité, la croissance du chiffre d'affaires de la messagerie genevoise a de quoi donner faire des envieux : 35'000 francs en 2002 et 1,5 million en 2012.
Pourtant, les limites ne sont pas encore atteintes. De nouveaux domaines s'ouvrent aux cyclomessagers.
« Désormais, nous visons un gros développement sur la branche santé, avec les documents des laboratoires et des cabinets médicaux et surtout les échantillons. Certains étaient encore réticents jusque peu à confier cela à des messagers, mais on sent que ce marché démarre », constate Raoul Payot.
Désormais des repas à domicile
Autre piste à Genève : « Nous développons actuellement une "extension" de nos services, avec la livraison de repas à domicile. Nous sommes partenaires de Venezvite.com qui lance son activité sur Genève. Nous livrons également des sushis pour un restaurant de Plan-les-Ouates. Dans les villes alémaniques, ça se fait depuis longtemps. Ici nous innovons », glisse Laurent Sommer.
Pour assurer ces nouveaux services, les effectifs restent cependant modestes: 45 collaborateurs chez vélocité (18 équivalent temps plein), 35 chez La Vélopostale (14 équivalent temps plein). Dans toutes les entreprises du secteur, les salariés ne sont pas cantonnés à la selle ou au bureau: «Un coursier passe entre 40 et 60% de son temps de travail sur le vélo. Le reste du temps, il alterne avec du back-office ou d’autres tâches administratives», indique Raoul Payot.
Quant à la main d’œuvre, si elle était essentiellement composée d’étudiants dans les premières années, une part croissante des collaborateurs choisissent la messagerie comme activité principale.
Cet été de nombreux coursiers romands vont prendre le départ des courses des championnats du monde à Lausanne. Le précédent de 1997 à Zurich avait permis de mieux faire connaître l'activité en Suisse alémanique. Si un effet similaire venait à se produire de ce coôté-ci de la Sarine, les cyclomessageries n'en auraient pas terminé de leur croissance.
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