Les bons comptes font les bons amis. A Genève, les amis ne sont pas nombreux vu que les comptes 2012 sont très mauvais. Le canton du bout du lac est lanterne rouge, et de loin, de la Suisse avec son déficit de 460 millions. - - Est-ce un problème généralisé dans les cantons francophones où l'on demande en général plus à l'Etat? Pas du tout. Tous les autres cantons romands ont des finances qui ne dérapent pas. Il y a même quelques cantons alémaniques qui se retrouvent dans le rouge comme Berne et son déficit de 196 millions. - - Voici un rapide survol de la situation dans les cantons romands: - - Genève, un déficit en trompe-l'oeil. Avec 460 millions de déficit en 2012, Genève fait figure de vilain petit canard dans la mare fédérale. Pourtant il faut relativiser un peu ces chiffres rouges. Le «vrai » déficit se monte à un peu plus de 100 millions. Le reste est principalement dû au renflouement des caisses de retraite des fonctionnaires qui sont largement sous-capitalisées. Le canton n'a pas dû recourir à l'emprunt pour combler le trou car il avait un milliard de côté pour les temps de vaches maigres. Plus préoccupant, Genève n'a toujours pas de budget 2013. Cela devrait être le cas la semaine prochaine bien que les élections en automne ne favorisent pas l'entente entre partis. - - Vaud, la retraite des fonctionnaires plombe le bénéfice. Le canton est confronté au même problème que Genève. La Caisse de retraite de ses employés est largement sous-capitalisée. Il convient donc d'injecter des fonds pour sécuriser l'édifice. Cela se traduit par une dépense exceptionnelle de plus de 500 millions. Ce qui diminue d'autant le boni. Le problème à venir pour Vaud, comme pour Genève, c'est la taxation des entreprises étrangères à prix d'ami. Cette pratique est violemment attaquée par l'UE. Le canton pourra-t-il encore longtemps compter sur des recettes dont l'origine se trouve à l'étranger? - - Fribourg, un boni sous le signe de l'inquiétude. Normalement, Fribourg devrait gonfler les muscles et se frapper le poitrail de joie. C'est le canton romand qui boucle avec le boni le plus élevé: 10,6 millions au lieu du petit million prévu au budget. Pourtant un gros nuage noir s'amoncelle au dessus de la tête des Fribourgeois. Les rentrées fiscales, personnes physiques et morales, sont inférieures au budget. Et ça, ce n'est pas bon du tout en matière de santé économique. Voilà pourquoi les autorités plissent le front. - - Valais, un boni au lieu d'un déficit. Le canton avait prévu un déficit de 6,4 millions au budget. Il boucle les comptes dans les chiffres noirs avec un bonus de 1,1 million. Comment expliquer la différence? Les revenus ont été meilleurs que prévus. L'économie valaisanne qui était essoufflée au début 2012 s'est bien reprise par la suite. - - Jura dans les chiffres rouges. Le canton prévoyait un boni de 3,2 millions. Il boucle avec un déficit de 7,1 millions. Une différence qui s'explique principalement par le coût nettement plus élevé des hospitalisations extérieures. Le Jura ne fait pas grise mine. Contrairement à Fribourg, il enregistre avec satisfaction une nette progression de ses recettes en provenance des entreprises. - - Neuchâtel, de justesse dans le noir. Le canton boucle avec un excédent de... 0,1 million de francs. Il s'en réjouit vu qu'il prévoyait au budget un déficit de 17,3 millions. Comme pour le Jura, les recettes des entreprises ont été supérieures aux prévisions. Elles ont permis d'engranger 20 millions supplémentaires, soit une hausse de 12%. La plupart des recettes fiscales sont en hausse.

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