Les dossiers urgents du nouveau Conseil fédéral
Viola Amherd et Karin Keller-Suter, les deux nouvelles conseillères fédérales, auront fort à faire à Berne. Tant Johann Schneider-Ammann que Doris Leuthard ont laissé de gros dossiers à traiter.
La PDC Viola Amherd et la PLR Karin Keller-Suter intègrent le Conseil fédéral. Les deux femmes ont été élues pour prendre la place de respectivement Johann Schneider-Ammann et Doris Leuthard.
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Le chef du département de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a cherché à développer les relations bilatérales entre la Suisse et ses partenaires économiques. Il a particulièrement échangé avec la Chine, et le président Xi Jinping s’était même rendu en Suisse en janvier 2017. De son côté, Doris Leuthard à la tête du département de l’environnement, des transports, de l’énergie et des communications (DETEC) a poussé les dossiers du Gothard et de la sortie du nucléaire.
Accords commerciaux
La Suisse vit de ses accords bilatéraux. La personne qui prendra la tête du département de l’économie devra poursuivre la politique de commerce international actuelle. «Les rencontres avec les partenaires sont cruciales», estime Marius Brülhart, professeur dans la Faculté des hautes études commerciales à l’ Université de Lausanne . Il estime que si la Saint-Galloise Karin Keller-Suter reprend le département de Johann Schneider-Ammann, quelques améliorations pourraient voir le jour. «Elle est davantage politicienne professionnelle, alors que Johann Schneider-Ammann était un homme d’affaires industriel», argue le professeur.
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Le conseiller fédéral sortant a longtemps gardé cette étiquette de personnage strict et sérieux. «Peut-être que son style n’était pas parfait», admet de son côté Mark Schelker, professeur en économie publique à l’ Université de Fribourg en évoquant les conflits entre les positions du PLR bernois et, par exemple, les agriculteurs. - .
Nucléaire
Doris Leuthard a largement contribué sur les questions du nucléaire. Si elle voulait supprimer cette méthode de production en fermant les centrales, le peuple a suivi en votant oui à la Stratégie énergétique 2050. Le texte visait à une sortie en douceur du nucléaire, en misant davantage sur les énergies renouvelables.
Son successeur devrait poursuivre sur les mêmes bases selon les deux professeurs en économie. Mark Schelker nuance toutefois les perspectives futures. «Je pense qu’on devrait taxer sur la pollution plutôt que subventionner les réductions d’émissions de gaz» lance-t-il. Savoir le cap précis qu’adoptera la personne à la tête du DETEC est difficile à estimer, puisqu’il faut déjà connaître qui reprend le département.
Fiscalité
La Suisse devra continuer à développer le dossier sur la fiscalité. Plusieurs réformes ont vu le jour au cours des derniers mois. «Il faut transformer le modèle d’affaires en quelque chose de plus transparent, tant pour les entreprises que pour les individus», affirme Marius Brülhart. L’expert en économie publique estime que la tâche revient davantage à Ueli Maurer, en charge du département des finances.
Etant donné que les départements ne sont pas encore attribués, la question reste ouverte. Dans tous les cas, le changement de deux des sept conseillers fédéraux devrait briser une certaine routine. «Il devrait y avoir une nouvelle dynamique sur les grands dossiers» affirme Mark Schelker, en évoquant la prévoyance et l’imposition des entreprises.
Numérisation
Considéré comme un enjeu capital tant par les entreprises que par les particuliers, la numérisation se doit d’être au centre de la politique fédérale. «La Suisse est un lieu de recherche et d’innovation, notamment à travers ses hautes écoles», argue Marius Brülhart. Le Lausannois estime qu’il faut surtout maintenir le niveau d’excellence d’aujourd’hui. Une grosse révolution ne serait pas forcément bénéfique. Le Conseil fédéral a notamment défini huit champs d’action, dans les défis liés à la numérisation.
Loi sur les médias
«C’est important qu’une nouvelle personne reprenne la loi sur les médias», insiste Mark Schelker. Il espère de nouvelles solutions sur ce dossier. La votation «no Billag» avait fait trembler les journalistes dépendants de la redevance radio-télé, et les difficultés que connaissent l’ensemble des médias actuellement.
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