Le «Shutdown» est levé... et maintenant?
L'accord intervenu mercredi 16 octobre à Washington règle provisoirement la question du plafond de la dette et permet de rouvrir les services publics. C'est donc la fin du shutdown. Mais que va-t-il se passer?
Quinze jours: c'est le temps qu'aura duré le shutdown 2013. En arrivant à un accord de sortie de crise, les élus américains ont donné le signal du redémarrage du travail pour les employés des administrations fédérales. Mais dans les faits, comment la reprise du travail va-t-elle se passer et quel impact ces deux semaines de chômage forcé auront-ils? - - Les premières craintes sur le surcroît de travail post-shutdown n'avaient pas tardé: «On nous demande de rester à la maison, mais le travail s'empile et il faudra rattraper», s'inquiétait, dans les colonnes du quotidien français Le Monde , une avocate du département des affaires civiles du ministère de la justice , quatre jours seulement après le début du shutdown. - - La loi interdit de travailler, au bureau et à domicile - - Pour les 800'000 fonctionnaires fédéraux touchés par cet arrêt brutal de leurs missions, la coupure a dû être totale: une loi votée en 1884 leur interdit formellement tout travail, que ce soit au bureau ou à leur domicile. - - Pour autant, ces chômeurs forcés ne perdront pas un demi-salaire: dès le 4 octobre, les élus des deux partis du Congrès avaient convenu de voter une loi sur le paiement rétroactif des salaires des fonctionnaires. Pour ce faire, le gouvernement sera autorisé à puiser dans la manne issue du shutdown lui-même: près d'un milliard de dollars d'économies ont été réalisées grâce au shutdown. Mais des pertes sont aussi à déplorer. - - 368 musées, monuments et parcs rouvrent à présent - - Parmi les premiers à rouvrir figurent les 368 musées, monuments et parcs nationaux relevant de l'administration fédérale. Leurs touristes avaient eu jusqu'à 48h pour quitter le périmètre des parcs lors du début du shutdown. Les deux semaines de fermeture auront tout de même généré un important manque à gagner. - - Ce manque à gagner issu de secteurs aussi divers que le tourisme, la bourse, la santé ou la défense devrait avoir un impact sur certaines catégories de la population. Les premiers à trinquer pourraient être les vétérans de l'armée US: 433'000 vétérans en incapacité permanente et 360'000 veufs et enfants de militaires touchent une pension. - - Or, dès le début de la crise, le Secrétaire d’État aux anciens combattants, Eric Shinseki, avait averti que le blocage budgétaire pourrait priver ces pensionnaires de leurs revenus au 1er novembre. Ce qui avait immédiatement provoqué des manifestations jusque sous les fenêtres de la Maison Blanche. - - Le secteur de la Santé a évité une crise - - Des uniformes aux blouses: les hôpitaux relevant de l'administration fédérale ont tourné à vitesse réduite pendant ces deux semaines, refusant tout nouveau patient. Idem du côté des National Institutes of Health (NIH, Instituts américains de la santé) qui prennent en charge les patients atteints de maladies rares et ceux pour lesquels les traitements conventionnels sont sans effet (12 accueillis la première semaine d'octobre contre 200 habituellement). Le shutdown a bloqué une série de tests prévus avec des patients. Il n'est pas sûr que ceux-ci puissent toujours y prendre part à présent. - - Dans le domaine de la santé toujours, une crise sanitaire grave a été évitée de justesse en Californie, avec la contamination de 278 personnes par des souches de salmonelles dans de la viande de poulet le 10 octobre et les jours suivants. Toutes ont pu être prises en charge. Mais cet épisode a symbolisé la fragilité du secteur en période de shutdown: la Food and Drug Administration (FDA) a dû suspendre la majorité des opérations de contrôle de sécurité alimentaire aussi bien dans les restaurants que sur les produits importés. - - Activité réduite à la NASA et à la CIA - - Autre administration emblématique: la NASA . En dehors des personnels nécessaires pour maintenir le contact avec les astronautes de la Station spatiale internationale (ISS), l'immense majorité des autres employés a été renvoyée chez elle. - - Enfin, dernière agence fédérale et pas des moindres: la CIA a mis 70% de ses effectifs au chômage pendant deux semaines. «Cela entame sérieusement notre capacité à engranger le type de renseignements dont nous avons besoin pour savoir ce qui se passe dans le monde», s'est inquiété Leon Panetta, ancien directeur de l'agence de renseignement extérieur, sur NBC . - - Désormais que les bureaux et accueils rouvrent, des files d'attente sont à prévoir dans la plupart des administrations en contact avec le public. Certains experts tablent aussi sur des incidents techniques et informatiques avec des serveurs pris d'assaut par les usagers et les fonctionnaires fédéraux au terme de 15 jours de paralysie. - - Et ces deux semaines de fermeture des services auront un coût: les économistes de Macroadvisers l'ont estimé à 0,3 point de croissance du PIB pour le 4e trimestre 2013. Et ce uniquement pour le volet fermeture des services publics fédéraux. Sans même compter les effets indirects sur la dette américaine, les taux d'intérêt et autres conséquences induites. - -
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