Le président remercie ses concitoyens sur Twitter
La réouverture des banques fermées pendant 12 jours s'est accompagnée de mesures restrictives inédites, empêchant une fuite des capitaux. Nicos Anastasiades remercié les citoyens pour leur calme.
Pour éviter un effondrement du système bancaire, les autorités ont limité à 300 euros les retraits par jour et par personne, à 5000 euros par mois les paiements et virements à l'étranger, et à 1000 euros en espèces la somme que les voyageurs peuvent emporter en quittant l'île, selon un décret valable au moins 4 jours. - - A Tokyo, vendredi matin, la bourse a ouvert en hausse de 0,56%, rassurée par le calme de la population chypriote, apparemment résignée à subir ces mesures contraignantes. A Washington, l'Institut de la finance internationale (IIF), qui représente les plus grandes banques du globe, a estimé en revanche qu'il y avait une «possibilité réelle» de voir Chypre sortir de la zone euro après son sauvetage financier controversé. - - «C'est le premier cas où on peut voir une forme de sortie (de la zone euro, ndlr) comme une possibilité réelle», a déclaré le chef économiste de l'IIF, Philip Suttle, ajoutant que cela serait «bien plus facile» pour un petit pays comme Chypre. Le lobby bancaire s'est en revanche dit inquiet des conséquences du plan de sauvetage chypriote sur les autres banques européennes en difficulté. - - A l'ouverture des banques, jeudi à midi (11 heures ici)à Nicosie, des dizaines de personnes avaient fait la queue, résignées, surtout devant les agences de la Bank of Cyprus et la Laïki, les deux plus grandes du pays, touchées de plein fouet par la restructuration exigée par les bailleurs de fonds.«Nous sommes tous venus chercher nos 300 euros», a expliqué une trentenaire devant une agence de la Bank of Cyprus. Mais le flot de clients s'est rapidement tari, et les banques ont fermé en fin d'après-midi sans incident.L'association des banques chypriotes s'est dite «satisfaite du fait que le public s'est montré confiant envers le système bancaire». - - Pas d'incident - - Dans un communiqué, la Bank of Cyprus a indiqué que «dans toutes nos agences, les transactions se sont déroulées de manière fluide et sans incident», soulignant la «responsablilité et la dignité des clients».«Attendez-vous à ce que les restrictions soient levées d'ici un mois si tout se passe aussi bien qu'aujourd'hui», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ioannis Kasoulides. - - Le président chypriote Nicos Anastasiades a remercié ses compatriotes sur twitter et dans un communiqué pour leur «grand sens des responsabilités».«L'attitude des gens prouve que non seulement nous voulons mais nous pouvons réussir à sortir notre pays de la position difficile dans laquelle il se trouve», a assuré M. Anastasiades. Le président conservateur, qui a succédé il y a un mois au communiste Demetris Christofias, a réduit son salaire de 25% et ses ministres de 20%. Tous ont renoncé à leur 13e mois. - - Le gouvernement a aussi mis en place jeudi une commission d'enquête chargée de déterminer s'il y a eu «des responsabilités criminelles, civiles ou politiques» dans la crise. Après une série de rebondissements, Chypre a accepté lundi à l'aube une réduction draconienne de son secteur bancaire en contrepartie d'une aide de 10 milliards d'euros de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). - - La restructuration prévoit une importante ponction sur les dépôts supérieurs à 100.000 euros à la Bank of Cyprus et la liquidation de la Laïki Bank. A elles deux, ces banques emploient 5.600 personnes à Chypre, qui compte environ 850.000 habitants. Le Fonds monétaire international (FMI) a jugé jeudi «difficile» d'étendre à d'autres pays européens la solution adoptée à Chypre, qui mêle faillite bancaire et mise à contribution des gros déposants, soulignant que le cas de l'île méditerranéenne était «très complexe et par nature unique». - - Restrictions inédites - - La réouverture des banques s'est accompagnée de restrictions justifiées, selon un décret ministériel, par «le manque de liquidités conséquentes et le risque important de fuite des dépôts, avec pour résultat possible l'effondrement des institutions de crédit».Pour éviter toute pénurie, la Banque centrale allemande, la Bundesbank, avait alimenté Chypre en billets à la veille de la réouverture des banques. - - Plus d'une centaine de personnes, membres ou sympathisants du parti nationaliste chypriote Elam, ont manifesté jeudi soir à Nicosie contre les mesures imposées à l'île par les bailleurs de fonds internationaux, scandant «troïka, dehors».La petite île méditerranéenne, déjà en récession depuis deux ans, s'attend désormais à découvrir peu à peu le prix du désastre bancaire pour l'ensemble de son économie.
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