La Suisse pourrait profiter du traité transatlantique UE-USA
Un accord de libre-échange entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis pénaliserait l'économie suisse ou, au contraire, pourrait lui être bénéfique.

Un accord de libre-échange entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis qui se limiterait à réduire les droits de douane entre les deux parties pénaliserait l'économie suisse. A l'inverse, celle-ci pourrait tirer avantage d'un traité approfondi qui abaisserait aussi une partie des obstacles non tarifaires au commerce. - - Telles sont les conclusions d'une étude réalisée par le World Trade Institute (WTI) pour le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) et publiées jeudi. "Plus des deux tiers des exportations suisses partent vers l'UE et les Etats-Unis - 11% traversent l'Atlantique, soit un volume de 24 milliards de francs", a relevé jeudi Didier Chambovey délégué du Conseil fédéral aux accords commerciaux. - - La Suisse sera donc inévitablement touchée par ce futur Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), dont la teneur ne filtre pas. Elle perdra son accès privilégié sur le marché européen que lui garantissent pour l'heure les accords bilatéraux, tandis que l'UE sera la nation la plus favorisée aux Etats-Unis. - - Les chercheurs ont donc examiné plusieurs scénarios possibles, qui doivent "permettre au Conseil fédéral de parer à toute éventualité d'ici fin 2015 et la signature prévue du TTIP", a ajouté le responsable du SECO. - - Première hypothèse: UE et Etats-Unis se limitent à supprimer les droits de douane pour les biens industriels et les réduire de 50% pour les produits agricoles. "Ce scénario, discriminant pour les Etats tiers dont fait partie la Suisse, entraînerait une réorientation des échanges", a expliqué Thomas Cottier, directeur du WTI. Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse pourrait alors reculer de 0,5% d'ici 2030. - - NOUVELLES NORMES GLOBALES - - Les pays tiers pourraient en revanche tirer parti de l'accord, si les deux parties décident d'y inclure un abaissement des obstacles non tarifaires au commerce, de l'ordre de 20% à 50%. - - "Cette harmonisation des normes entraînerait, de fait, de nouveaux standards internationaux", a souligné Joseph Francois du WTI. Les produits eurocompatibles - en vertu des accords bilatéraux entre la Suisse et l'UE - entreront alors plus facilement sur le marché américain. - - Les effets sont plus ou moins positifs, selon la portée de traité. Le PIB pourrait grimper jusqu'à 1%. Et même 3%, si la Suisse parvenait à conclure un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, via l'Association européenne de libre-échange (AELE). Cette dernière option aurait d'ailleurs une influence positive sur chacun des scénarios présentés par l'étude, selon les chercheurs. - - IMPACT DIFFÉRENT SELON LES SECTEURS - - La production industrielle pourrait croître de près de 3%, en cas d'accord de large portée, couplé à un traité AELE-Etats-Unis. Elle pourrait en revanche baisser de 0,3% à 0,8% si le futur accord se limite à réduire les droits de douane. - - Le secteur agroalimentaire, pour lequel Etats-Unis et UE font actuellement preuve de protectionnisme, pourrait également bénéficier d'un accord complet. La hausse pourrait atteindre 2,3%. - - Au niveau des marchés publics, peu importe le scénario, l'impact sera plutôt négatif. "Les fournisseurs suisses seraient confrontés à une concurrence accrue des pays de l'UE sur le marché européen et une partie du marché américain", a souligné Joseph Francois. - - Les domaines des services, de la protection des investissements et de la propriété intellectuelle ne devraient, eux, être que très peu influencés par le futur accord. - - LA MOITIÉ DU PIB MONDIAL - - "Quel que soit le scénario, Berne devra agir. En examinant, sérieusement la possibilité de conclure un accord de libre-échange avec les Etats-Unis", a relevé Didier Chambovey. Un dialogue a été entamé en ce sens l'an dernier entre Washington et les pays de l'AELE - Suisse, Liechtenstein, Norvège et Islande. - - Le traité en négociation depuis un an entre Bruxelles et Washington donnerait naissance à la plus grande zone de libre-échange au monde. Le TTIP couvrirait 30% du commerce international et 50% du PIB mondial. Les deux parties espèrent parvenir à un accord avant fin 2015.
AWP
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