La limitation des bonus en sursis à cause des Britanniques
Les Européens se donnent un peu de temps ce mardi pour adopter un texte jugé «révolutionnaire» plafonnant les bonus bancaires afin d'éviter d'isoler le Royaume-Uni.

Le débat sur les nouvelles règles bancaires de Bâle III est ouvert. Mais loin d'être refermé: le consensus est préféré, mais le Royaume Uni freine des quatre fers. «Un accord par consensus serait clairement la meilleure solution», a estimé le ministre irlandais des Finances, Michael Noonan, en ouvrant le dialogue à Bruxelles sur ces nouvelles règles bancaires, qui prévoient de limiter les bonus comme le voulait le Parlement. - - Selon le texte, la rémunération variable ne pourra pas excéder la rémunération fixe. Le bonus pourra toutefois atteindre le double de la rémunération fixe si une majorité qualifiée d'actionnaires est d'accord. - - Mesure révolutionnaire - - «C'est une mesure révolutionnaire qui rendra le système économique plus équitable et plus sûr», a affirmé la semaine passée le président du Parlement européen, Martin Schulz. - - Ce compromis a pour l'instant le soutien de 26 des 27 pays de l'UE, à l'exception notable du Royaume-Uni. Son ministre des Finances, George Osborne, a souligné mardi que son pays avait payé «un prix élevé pour l'irresponsabilité des banquiers» et soutenait des rémunérations plus responsables sur le long terme. - - Effets pervers - - Mais, a-t-il argumenté, le texte en discussion peut avoir «des effets pervers», notamment en poussant les salaires fixes à la hausse et en rendant ensuite plus difficile l'ajustement des rémunérations à la baisse «quand les banquiers font des erreurs». - - Néanmoins, le temps presse, a affirmé leur collègue suédois Anders Borg, qui a rappelé que le renforcement et la stabilisation du secteur bancaire étaient indispensables pour éviter de nouvelles crises, et souhaité que «l'ensemble du processus ne prenne pas de retard». - - Minder, un modèle? - - Les discussions sur les bonus des banquiers dans l'UE interviennent au moment où en Suisse, l'initiative Minder sur les rémunérations abusives a été plébiscitée. Le texte prévoit l'interdiction des parachutes dorés et renforce les droits des actionnaires. - - L'initiative européenne répond aux mêmes préoccupations. Le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, a estimé lundi que «la moralisation s'applique à tous, y compris à la City». Son homologue néerlandais Jeroen Dijsselbloem, par ailleurs président de l'Eurogroupe, a souligné mardi matin que «le secteur bancaire doit avoir une relation étroite avec l'économie réelle».
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